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Assassinat de Mory Traoré à Nongo : la cour d’appel examine l’affaire, les auteurs présumés plaident non coupable

Le procès en appel des accusés Moussa Kefing Kaba alias “Sénateur” et Zakaria Camara alias “Dong” s’est ouvert ce jeudi, 23 mai 2024, devant la cour d’appel de Conakry. Ces deux compagnons d’infortunes qui sont en détention depuis le 16 décembre 2014 sont accusés de vol à main armée, association de malfaiteurs et assassinat. On leur reproche d’avoir en 2014, au quartier Nongo, d’avoir tué Mory Traoré avant d’emporter son véhicule, son téléphone et sa carte bancaire. A la barre, les accusés rejettent en bloc les faits mis à leur charge, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire, les faits se sont produits le 30 novembre 2014 au quartier Nongo (à l’époque dans la commune de Ratoma). C’est à cet endroit que Mory Traoré a été tué par des malfrats lourdement armés. Après leur sale besogne, les assaillants ont réussi à emporter son véhicule Toyota Hilux, sa carte bancaire et son téléphone. Aussitôt après enquête, Moussa Kefing Kaba et Zakaria Camara ont été interpellés par les agents enquêteurs. Ils ont été jugés par le tribunal criminel de Dixinn. Et cette juridiction d’instance les a déclarés coupables des faits mis à leur charge. Ils ont été condamnés à 30 ans de réclusion criminelle.

N’étant pas d’accord de cette décision du tribunal, les accusés ont relevé appel. Après 10 ans de détention, la cour d’appel a examiné cette affaire ce jeudi 23 mai 2024. Et, en faisant sa déposition à la barre, Moussa Kefing Kaba a réitéré son innocence dans cette affaire en jurant sur le Saint Coran qu’il tenait en main.

« Je jure sur ce Coran, si je connais quelque chose dans cette affaire que Dieu me détruit », a annoncé l’accusé avant d’expliquer à la cour comment il a été interpellé et conduit en prison.

« C’est dans la nuit du 30 novembre 2014, j’étais avec ma fiancée Mama Aïssata Soumah à Nongo. Nous avons entendu le bruit de coups de feu, mais nous avons pensé aux flambeaux. Nous avons même dit que le mois de décembre n’est même pas arrivé, le gens commencent à tirer les flambeaux. On a continué à causer. Comme il faisait tard, j’ai accompagné ma fiancée  chez elle. A mon retour, j’ai trouvé un regroupement de gens dans le quartier. Ils m’ont dit que  ce sont des malfrats qui sont venus tirer sur Mory Traoré. Ils m’ont dit que les assaillants ont emporté son véhicule. Sur le lieu de la scène, quelqu’un a ramassé les douilles. Ce dernier m’a remis les douilles. Directement, j’ai appelé le colonel Ihrahima Sylla de l’Eco 18 pour venir mener les enquêtes. Ça, je l’ai fait en tant que bon citoyen. Entre-temps, ma fiancée m’a appelé pour me demander si je suis bien rentré chez moi. Je lui ai répondu : non! Je lui ai dit que les coups de feu qu’on avait entendu, ce sont des assaillants qui sont venus tuer un voisin, ils ont emporté son véhicule. Je suis actuellement sur les lieux du crime. J’ai même les douilles avec moi, j’ai appelé les agents, mais personne n’est venu d’abord… En expliquant cela à ma fiancée, le chef du quartier Nongo écoutait nos conversations.

Directement, le chef du quartier m’a demandé qui je suis. Je lui ai dit que je suis un citoyen du quartier. Ce dernier a amplifié en disant que je connais quelque chose dans cette affaire. C’est comme ça qu’ils m’ont pris, ils m’ont envoyé à la gendarmerie, et après à la maison centrale. Mais moi, je vous jure, mon honneur et ma dignité ne me permettent pas de faire ça. La lignée de mon père, c’est des érudits, la lignée de ma mère aussi ce sont des érudits. Je connais faire le maraboutage. Si je veux avoir de l’argent, je sais comment faire, mais je ne tue pas quelqu’un pour avoir de l’argent. Ça, jamais », a martelé l’accusé à la barre.

Sur la même lancée, le second accusé, Zakaria Camara, sur qui le téléphone de la victime Mory  Traoré a été localisé et retrouvé, dit ne rien savoir dans cette affaire.

« Moi c’est un téléphone que j’ai ramassé dans notre cour à G’Bessia qui m’a fait venir ici. Quand j’ai ramassé le téléphone, j’ai demandé à tous les locataires à qui appartient le téléphone. Personne n’a dit que c’est lui. C’est ainsi que j’ai mis la puce et j’ai effectué des appels. Deux jours après, un inconnu m’a appelé. A travers cet appel, j’ai été localisé et ils m’ont mis aux arrêts. Quand ils m’ont torturé, j’ai dénoncé Papis et d’autres personnes. Mais, c’est sous l’effet de tortures que j’ai dénoncé les gens. Bien sûr, le téléphone du défunt a été retrouvé avec moi. Mais moi j’ai ramassé ce téléphone dans notre cour et je ne savais pas que c’est un téléphone qui provenait d’une attaque armée », a-t-il soutenu à la barre.

Au terme de cette déposition, la cour a renvoyé l’affaire au 6 juin 2024 pour la comparution du colonel Ihrahima Sylla, de Mama Aïssata Soumah, et la suite des débats.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 629 589 527/664 413 227

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