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61 an de l’OUA :  »Soyons dignes de ceux qui ont lutté pour notre libération”, dit l’écrivain Fabien Bangoura

61 an de l’OUA : “Soyons dignes de ceux qui ont lutté pour notre libération”, dit l’écrivain Fabien Bangoura

La naissance de Organisation de l’Unité Africaine (devenue Union africaine en 2002) a eu lieu le 25 mai 1963 en Ethiopie par 32 Etats africains. Cette organisation continentale souffle aujourd’hui sa 61ème bougie. Mais des questions sur l’unité africaine se posent toujours avec acquitté. Est-ce que l’Afrique est encore unie aujourd’hui ? Est-ce nécessaire qu’elle soit unie pour un développement durable de ces différents pays ? Des questions auxquelles Fabien Bangoura, écrivain engagé, tente d’apporter des réponses au micro de Guineematin.com ce 25 mai 2024.

« Je crois qu’il est important de ne pas être ingrats envers les luttes de nos pères fondateurs qui ont sacrifié leur vie pour notre bonheur. Soyons dignes de ceux qui ont lutté pour notre libération. L’Afrique a besoin d’hommes et de femmes qui ne cherchent plus à s’enrichir et qui ne croient pas que l’argent est le pouvoir, mais bien un simple instrument d’échange. Des hommes et des femmes qui admettent que le véritable pouvoir ne se corrompt pas, mais qu’il est défini par la culture africaine comme le fait d’avoir des hommes partageant la même vision idéale, le même sol, le même soleil et le même idéal de liberté et d’épanouissement… À mon avis, de nos jours, l’unité africaine est inexistante, car l’unité africaine ne doit pas se faire sur des bases fictives ou incomplètes. Elle doit reposer sur une fondation solide, elle comprend une unité idéologique, travailler pour le bien-être de notre nation, que les nôtres vivent en paix et n’aient plus à s’inquiéter pour leur futur et celui de leurs descendants. L’unité spirituelle doit reposer sur notre culte ancestral commun, car il est essentiel de pouvoir communiquer et prier dans la même direction pour que nos actions soient couronnées de succès, et enfin, pour que nous puissions communiquer, nous comprendre et être efficaces dans le travail en commun. Il est essentiel que l’esprit du village domine, c’est-à-dire le soutien collectif, le partage, l’amour de son prochain, etc. Sans arrière-pensée mesquine et sans contrepartie, les liens qui nous unissent doivent être au-delà des choses matérielles », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Fabien Bangoura soutient que l’Afrique a “trois problèmes” à régler pour se tourner définitivement vers le développement.

« L’unité africaine est la clé du développement des pays africains, car l’Afrique a un potentiel économique important qui devrait lui permettre d’accélérer son développement. Mais elle doit régler des problèmes urgents qui sont, selon moi, au nombre de trois : Le manque d’unité et de leadership du continent africain. L’Union africaine, les Communautés économiques régionales, les Etats jouent le niveau qui les intéresse et parfois plusieurs à la fois. Le continent est loin d’être stabilisé. 75 % des troupes de maintien de la paix des Nations Unies sont déployées en Afrique. Cette situation freine le développement du continent. Le manque de moyens financiers. 45 % du budget de l’Union africaine est supporté par les Africains. Le reste est lié aux contributions d’acteurs extérieurs. Ces problèmes sont des défis de fond qui demandent du temps, une implication des Etats et sûrement une réflexion sur les structures actuelles de l’Union africaine. Pour se développer, l’Afrique doit se départir du  joug néocolonial, nos dirigeants doivent cesser d’être des pantins au service de l’occident, et penser d’abord et avant tout au bien-être de leurs concitoyens. L’Afrique dispose de potentialités énormes : ses ressources naturelles. Il lui faut donc seulement la volonté de ses dirigeants pour la faire décoller économiquement car notre monde actuel a en effet, trop souffert de l’échange inégal, du mépris culturel, de la domination politique, de l’exploitation économique, de l’injustice culturelle, de l’exclusion, du racisme, de l’égoïsme, de la peur de l’autre, des procès d’intention réciproques et des clichés réducteurs. L’Afrique n’est pas défavorisée. L’Afrique est un continent riche, habité par des personnes défavorisées. Une fois que les problèmes des gens seront résolus, tout le reste s’organisera », estime cet écrivain.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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