La traque contre les consommateurs de drogue ne faiblit pas dans les juridictions de Conakry. C’est dans cette dynamique que plusieurs jeunes gens ont été jugés au tribunal de Mafanco lundi dernier pour détention, consommation et vente de drogue. Il s’agit de Fodé Bangaly Touré, Mohamed Conté, Moussa 2 Camara, Alpha Oumar Diallo, Mory Camara, Amara Ibrahima Camara et Mohamed Bangoura. Sur les 7 prévenus, 3 ont été reconnus coupables et condamnés à des peines diverses. Ce sont Fodé Bangaly Touré, Alpha Oumar Diallo et Mohamed Bangoura, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
En détention préventive depuis le 13 juin 2024, les 7 jeunes prévenus sont jugés pour détention, consommation et vente de chanvre indien. Dans ce groupe, un seul a reconnu les faits à lui reprochés.
Fodé Bangaly Touré, se disant manœuvre dans les chantiers de construction, a été le seul à reconnaître les faits. « Mon grand et moi, nous sommes des vendeurs de drogue, du chanvre indien. Ça fait longtemps qu’on vend le chanvre indien, à peu près dix ans », a-t-il avoué.
Mohamed Conté, conducteur de taxi-moto, domicilié à Gbessia, père de 2 enfants, a nié les faits. « Il y a trois agents qui sont descendus du pick-up. Ils ont fouillé mon sac, mais ils n’ont rien vu. Ils m’ont trouvé à ENTAG, vers les fleurs, en allant vers Kissosso, pour me mettre aux arrêts vers 17 heures ce jour-là. Il y avait des sacs dans mon sac. Je revenais du marché. Je revends aussi. Je n’ai jamais fumé la drogue. Quand les gendarmes ont vu mon sac, ils ont juste douté… »
Même son de cloche chez Moussa 2 Camara, né à Kindia en l’an 2000, jardinier de profession, domicilié à la Cimenterie. « C’est à ENATG qu’on m’a mis aux arrêts. Je n’avais pas de drogue en ma possession. J’étais à mon lieu de travail. On m’a arrêté à 17 heures… »
Même argument de défense chez Alpha Oumar Diallo, domicilié à Kissosso : « j’étais descendu au marigot juste pour laver ma moto. Depuis février 2022, j’ai arrêté parce que je voulais changer ma vie. Je fumais du chanvre indien. Je prenais 1 ou 2 boules au maximum. J’achetais à Sangoyah, à 2 mille GNF à côté de la résidence », a déclaré le prévenu.
« C’est au basfond à ENTAG, qu’on m’a arrêté, affirme Mory Camara. C’est devant ma cour. J’étais parti me laver, quand je suis sorti, on m’a pris. Au bord de la mer, on vend de la drogue. Je connais là-bas, mais je ne fume pas du chanvre indien », a expliqué cet électricien de profession, né en 2002, domicilié à ENTAG.
Amara Ibrahima Camara, né en 1999, chauffeur de profession, est le seul à avoir un avocat dans ce dossier. « C’est vers Kissosso qu’on m’a arrêté, vers le bas-fond. On ne m’a pas arrêté avec de la drogue. Je ne fume pas non plus. C’est l’alcool seulement que prends… »
S’agissant de Mohamed Bangoura, âgé de 20 ans, sans-emploi, il a aussi nié les faits. « J’ai quitté chez moi et on m’a arrêté. En revenant du travail. Ils ont volé ma batterie. Parmi les détenus, je ne connais qu’un seul ».
Dans ses réquisitions, le représentant du Ministère public va demander la relaxe pour certains et la condamnation pour d’autres. « Lorsque vous serez sans le secret de votre délibération, veuillez retenir Fodé Bangaly Touré, Alpha Oumar Diallo, Mohamed Conté, Mohamed et Bangoura dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, condamnez Fodé Bangaly Touré à 1 an de prison ferme, Alpha Oumar Diallo à 7 mois d’emprisonnement, Mohamed Conté à 7 mois et Mohamed Bangoura à 7 mois. À l’égard de Moussa Camara, Ibrahima Camara et Mory Camara, faites application des dispositions de l’article 544 du code de procédure pénale, en les renvoyant des fins de la poursuite ».
L’avocat de la défense s’est réjoui des réquisitions du ministère public avant de demander de renvoyer son client, Amara Ibrahima Camara, de fins de la poursuite pour délit non constitué.
Pour leurs derniers mots, les prévenus ont tous demandé pardon au tribunal.
Après en avoir délibéré, conformément à la loi, le tribunal a condamné les prévenus Fodé Bangaly Touré à 18 mois, Alpha Oumar Diallo à 3 mois assortis de sursis, et Mohamed Bangoura à 6 mois d’emprisonnement. Par contre, le tribunal a relaxé Mohamed Conté, Moussa Camara, Mory Camara et Amara Ibrahima Camara, pour délit non constitué, en application de l’article 544 du code de procédure pénale.
Kadiatou Barry pour Guineematin.com
