Âgée de 32 ans et mère de deux enfants, Mariama Soumaoro a comparu hier, jeudi 27 juin 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn. Poursuivie pour de trafic de drogue à haut risque, la jeune femme a plaidé non coupable. Le ministère public a requis cinq ans de réclusion criminelle contre l’accusée, a constaté une journaliste de Guineematin.com qui était sur place.
Selon l’ordonnance de renvoi, le 12 décembre 2022, Mariama Soumano s’est rendue au siège de la société de transport IPS pour déposer un carton rempli de sacs, de bracelets, de chaussures, fabriqués de façon artisanale, à destination de l’Australie. Après vérification, 356 grammes de poudre de cocaïne ont été retrouvés dans les 87 bracelets qui se trouvaient dans le sac. Deux jours après, la jeune dame a été interpellée et placée en détention préventive à la Maison centrale de Conakry. À l’ouverture de son procès, ce jeudi 27 juin, l’accusée a réitéré ce qu’elle avait dit lors de l’enquête préliminaire. Elle assure que le colis qu’elle a déposé dans les locaux de la société IPS appartenait à son amie d’enfance, Germaine Loua, et qu’elle ne savait pas qu’il contenait de la drogue.
« J’étais à Madina, ma copine Germaine Loua est venue sur une moto pour me dire qu’elle est en instance de voyage. Elle avait un carton et une valise, elle m’a demandé de l’accompagner. Je l’ai suivie, elle a payé un motard pour moi. Une fois devant l’immeuble de IPS, elle m’a remis le carton et de l’argent, et m’a demandé d’aller au deuxième étage pour déposer le carton. Elle m’a donné beaucoup d’argent en me suppliant de déposer ça pour elle. Elle a dit qu’elle était pressée, parce que le taxi qui devait l’envoyer était prêt à partir. Donc, elle m’a demandé de faire ça pour elle. On était ensemble jusqu’au niveau du rond-point de la Belle-vue. Elle m’a indiqué là où je devais aller, puis a continué son chemin.
Une fois sur place, ils ont fait les formalités et ont tout fouillé. J’ai dit, comme c’est ma copine qui m’a remis le colis, de mettre son nom sur le reçu. Mais ils ont dit non, puisque c’est moi qui suis présente, ils ont mis mon nom sur le reçu. Le prix, c’était 10 millions de francs… Le jour où j’ai envoyé le colis, ils ont tout fouillé, j’ai payé l’argent et je suis repartie à Madina. Rien n’avait été trouvé là-bas ce jour-là. C’est deux jours après que j’ai été interpellée. Je regrette d’avoir assisté Germaine ce jour-là. J’ai passé un an sept mois en prison, elle n’est pas venue. Mon premier enfant a 5 ans, le deuxième a 2 ans, et ma mère est malade », a-t-elle déclaré.
Appuyant les déclarations de sa cliente, l’avocat de la défense a déclaré que Mariama Soumaoro s’est retrouvée dans cette affaire tout simplement parce qu’elle a voulu rendre service à une amie, en qui elle avait une grande confiance. C’est pourquoi, il demande au tribunal d’accorder de larges circonstances atténuantes à l’accusée. « Les faits ont été mal compris par le ministère public. C’est compte tenu des relations très étroites entre elle et madame Germaine, qu’elle n’a pas cherché à vérifier le colis… Nous sollicitons, nous plaidons pour des circonstances atténuantes. Elle a fait près de 2 ans d’emprisonnement pour avoir rendu service à un proche. Je vous prie de penser à la situation de ses enfants. Lui accorder de très très larges circonstances atténuantes », a plaidé l’avocat.
Mais les explications de l’accusée n’ont pas convaincu le ministère public. Le procureur soutient que Mariama Soumaoro savait très bien que le sac en possession contenait de la drogue. « C’est pourquoi, le ministère public requiert qu’il vous plaise de retenir dame Mariama Soumano dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, la condamner à 5 ans de réclusion criminelle et confisquer les objets placés sous scellés », a requis le procureur.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 11 juillet 2024.
Kadiatou Barry pour Guineematin.com
