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Retrait des agréments de certains médias : inquiétudes chez les étudiants de l’ISIC de Kountia

Elhadj Mamadou Baldé, étudiant à l'ISIC

Après la restriction de certains médias, les autorités ont décidé d’aller à la vitesse supérieure. Les agréments des groupes de médias Djoma, Espace et FIM ont été retirés par les autorités de la transition. Un geste que les étudiants de l’Institut des sciences de l’information et de la communication (ISIC) de Kountia trouvent déplorables. Interrogés par un reporter de Guineematin.com, ces futurs journalistes se sentent menacés et disent craindre pour leur avenir dans le métier qu’ils affectionnent.

Tout a commencé par des restrictions visant des sites internet, puis le retrait de certaines radios et télévisions des bouquets de Canal+ et Star times. Les autorités ont franchi le rubicon en retirant les agréments de certains médias.

Face à cet état de fait, des étudiants de l’ISIC de Kountia, futurs journalistes, expriment leur frustration.

Basic Grovogui, étudiant en Journalisme à l’ISIC de Kountia, parle des difficultés  pour avoir du boulot après les études.

Basic Grovogui, étudiant journalisme à l’ISIC

« C’est  vraiment difficile. Aujourd’hui, nous vivons une situation difficile en Guinée. En tant que futur journaliste, si les agréments sont retirés, je pense que se sera compliqué pour nous de pouvoir travailler puisque nous autres, on voudrait travailler dans les médias, mais aujourd’hui il  y a assez de médias qui ont été retirés du bouquet Canal +.  Donc, ça devient compliqué pour nous quand on finira, pour avoir du boulot. Sauf que beaucoup de journalistes sont tournés vers les sites en ligne. C’est vraiment difficile… »

Siaka Tindila Keïta, étudiant à l’ISIC

Siaka Tindila Keita trouve anormal cet agissement des autorités. « Dans un pays, tout le monde souhaite qu’il y ait des médias pour le bon fonctionnement du pays. Étant journaliste, je dis que ce n’est pas approprié. Personnellement, je devrais commencer le stage dans un média. C’est ce que recommande mon institut, mais vu que les médias sont partis, je vais dire quoi ? Tout ce qui était prévu pour nous journalistes est déjà gâté. On n’a rien maintenant à faire. On va se former mais on espérait avoir quelque chose dans l’année, tout ceci est parti en fumée. Donc, je pense que c’est une option qui n’est pas bonne. L’Etat devrait  revoir s’il peut faire quelque chose pour nous parce que c’est notre formation.  Qu’allons-nous faire après ? Si nous voyons aujourd’hui que les médias ne sont pas en place, ça nous décourage. On se dit toujours que l’idée n’est pas la bonne idée pour notre avenir », a-t-il indiqué.

Elhadj Mamadou Baldé, étudiant en fin de cycle à l’ISIC de Kountia, déplore les difficultés de la corporation. « C’est désolant. C’est vraiment regrettable et c’est vraiment inquiétant pour les futurs journalistes que nous sommes. Même s’il y a certains d’entre nous qui se sont déjà spécialisés, par exemple moi c’est dans le sport. D’une manière générale, notre profession est menacée. De voir que notre métier rencontre ce genre de difficultés sans même qu’on ne soit dans l’exercice, c’est pour dire qu’on a beaucoup de challenges devant nous. Qui sait, les médias vont recevoir encore leur agrément ? Ça veut dire qu’on est formé pour l’instant pour devenir chômeur », fustige-t-il.

Pour sa part, Abdourahamane Bah, étudiant en Licence 3 Journalisme à Kountia, dénonce les restrictions de l’espace médiatique.

Abdourahamane Bah, étudiant L3 journalisme à l’ISIC

« Ce que les autorités font, le CNRD, en réalité, c’est une manière par laquelle il passe pour tuer la liberté de la presse parce qu’il n’aime pas la contradiction. Si non, l’on n’a pas eu une faute lourde que les médias ont commises pour mériter ce qui est en train de se passer actuellement. Maintenant, en tant que futur journaliste, ça nous interpelle parce que là, nous nous sommes encore sur le banc, le journalisme c’est notre passion et déjà, c’est une manière en tout cas pour nous interpeller que cette liberté de la presse, elle n’est pas encore acquise. C’est une lutte qui doit continuer et l’autre chose que je vais rappeler, c’est que le CNRD, tôt ou tard, ils vont partir et la presse demeurera ; ça, c’est clair. Ce que je vais dire, en tant que journaliste de formation, c’est notre passion, on ne doit pas désespérer…»

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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