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L’UFDG a-t-elle fraudé à la présidentielle de 2010 ? « Je n’ai pas de preuves, j’affirme, c’est la vérité », dit Madifing Diané 

Madifing Diané, ancien ministre de la Sécurité

Le dossier opposant l’ancien ministre de la Sécurité, Madifing Diané, et l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), s’est poursuivi ce jeudi 30 mai 2024, au tribunal correctionnel de Mafanco. Monsieur Diané est poursuivi pour diffamation, discrimination, abus d’autorité et dénonciation calomnieuse, au préjudice du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo. A la barre, Madifing Diané a nié les faits mis à sa charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’audience du jour, les avocats de Madifing Diané ont d’abord demandé au tribunal d’ordonner la comparution de la partie civile, en l’occurrence Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG.

Mais, maître Salifou Béavogui, avocat de l’UFDG, a trouvé cette demande inopportune. Pour lui, son client va bel et bien comparaître pour appuyer ses accusations contre le prévenu.

Le ministère public, représenté par le procureur Siba Toupou, a aussi souhaité que les différentes parties se concentrent sur l’essentiel. « J’aimerai vraiment qu’on en finisse avec ce dossier. Je ne vois pas l’intérêt d’invoquer cet article à l’instant T (concernant la comparution de la partie civile) »,  a-t-il indiqué.

La présidente du tribunal, M’Balou Traoré, a ordonné d’aller au fond du dossier.

C’est ainsi que Madifing Diané va se présenter à la barre pour rejeter les accusations portées contre lui.

« Je n’ai jamais parlé  de l’UFDG dans ma déclaration. L’UFDG a plutôt atteint à mon honneur et à ma dignité. Je rejette fondamentalement les accusations et je peux profiter même de l’occasion pour porter plainte contre l’UFDG pour diffamation. La machine a été envoyée à la CENI avec toutes les urnes saisies dans des mosquées, la saisie des urnes massives a permis de renvoyer le 2ème tour (de la présidentielle 2010, opposant Cellou Dalein à Alpha Condé), 4 mois 10 jours au lieu de 15 jours. À la mosquée de Sanoyah 7 urnes parallèles ont été saisies. Les services de sécurité ont aussi arrêtés une femme enceinte à Matoto, du nom de Kadiatou Diallo, qui avait deux cartes d’électeurs. Elle a dit que l’une c’est pour elle et la seconde, c’est pour son bébé qu’elle a nommé Mamadou Diallo.Tout le monde a accepté la nécessité de renvoi. Cette fraude (organisée par l’ufdg ? ), j’ai parlé de façon générale. Pourquoi ils ne viendront pas ici me donner la preuve. Je n’ai jamais eu l’intention de diffamer Cellou Dalein Diallo. C’est moi qui suis en droit de porter plainte pour diffamation, pour discrimination. Je ne suis ni de près ni de loin mêlé au renvoi de l’élection présidentielle, je n’avais aucune responsabilité. Blaise Compaoré étant parrain de la transition, a fait le même constat de fraude et il avait invité Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé à Ouagadougou pour poser la nécessité de renvoi jusqu’à ce que les choses soit éclaircies. Je ne me reconnais pas d’une ethnie. L’avocat l’a dit, je n’ai servi qu’au fouta et en basse côte. Je m’attendais à ce qu’il m’apporte la preuve, c’est à eux de prouver qu’il n’y a pas eu de fraude entraînant le renvoi des élections de 4 mois 10 jours. Je n’ai pas de preuves, j’affirme, c’est la vérité. Je jure sur mon honneur je n’ai jamais parlé pour nuire à qui que ça soit. C’est à eux de donner la preuve que j’ai menti. J’ai quel intérêt pour diviser la société guinéenne alors que j’ai participé à sa construction. C’est à eux de prouver que je suis régionaliste. On a volé la victoire à personne. L’UFDG aurait pu me convoquer devant un auxiliaire de justice pour être entendu en même temps que la plaignante (UFDG) avant que je ne sois traduit directement devant un tribunal », a-t-il déclaré.

A la fin de l’audience, Me Salifou Béavogui, avocat de l’UFDG, se dit très satisfait des débats, et déclare que Madifing Diané n’a apporté aucune preuve de ses affirmations.

Maître Salifou Béavogui, avocat

« Le tribunal a joint les exceptions et fin de non-recevoir qui avait été soulevées par Madifing Diané et qui tendait à faire obstacle à la poursuite du procès. Donc, suite au fait que ces exceptions soient jointes au fond, les débats ont été entamés immédiatement par l’interrogatoire du prévenu. Au cours des débats, il a été incapable de démontrer que l’UFDG a acheté une machine à partir de l’Afrique du Sud, ni démontrer que l’UFDG a distribué des cartes électeurs. Il a été incapable de rapporter la preuve qu’une femme a été prise pendant le 1er tour en possession de deux(2) cartes. Donc, cribler de questions de part et d’autres, il n’a pu rapporter la preuve d’aucune de ses affirmations mensongères et qui ne reposent sur aucune base légale. Il a été suffisamment établi qu’il a tenu des propos régionalistes en disant s’il venait au premier tour avec le président Cellou, alors il aurait été considéré comme l’agent secret du Professeur Alpha Condé  au sein de la formation politique de l’UFDG. Tout au long des débats d’aujourd’hui le prévenu a été dans l’incapacité totale de rapporter la moindre preuve de ses allégations. Il partait de gauche à droite. Il est même parti nous dire, que pourquoi nous on a pas commencé par une plainte à la police ou à la gendarmerie, lorsque nous  savons pertinemment quand il faut poursuivre certaines catégories de personnes qui se croient au-dessus de la loi, la procédure peut ne pas avancer. Mais la citation directe permet de venir directement devant la juridiction de jugement. Donc, les débats ont donné de très bons résultats. Les débats ont démontré à suffisance que l’UFDG et son président ont été diffamés, calomniés et le prévenu a tenu des propos régionalistes parce que lui, il était dans les généralités et il refusait de revenir sur terre pour donner la preuve. Il a été établi avec preuve à l’appui que l’UFDG n’a commis aucune fraude ni au premier tour, ni au deuxième tour », a lancé maître Béavogui

Abondant dans le même sens que son client, maître Sékou Kè Touré soutient que Madifing Diané n’a jamais diffamé l’UFDG.

Maître Sékou Kè Touré, avocat

« Dans ce procès, nous avons soulevé un certain nombre d’exceptions qui est de fin de non-recevoir, du fait que certaines infractions reprochées à Elhadj Madifing Diané étaient sujet à prescription. Parce que ça a été commis en 2010. Nous sommes en 2024, alors que le délit de la prescription est de 3 ans. Une fois que ce délai passe, on ne peut plus poursuivre. Mais, le tribunal a jugé nécessaire de se réserver à répondre à ces exceptions et a demandé à ce que les parties aillent au fond de l’affaire. Des questions ont été posées par la partie civile. Mais, ce que nous avons remarqué, aucune des infractions pour lesquelles nous avons demandé que le tribunal constate la prescription, aucune question n’a été posée à propos de ces infractions. Cependant, je tiens à vous dire, le point focal de la diffamation, c’est lorsque mon client Elhadj Madifing Diané a déclaré que les 42 % du président de l’UFDG, obtenus au premier tour, sont les résultats de la fraude, nous estimons que l’UFDG ne comprends pas le français, sinon il n’allait pas poursuivre mon client pour diffamation. Parce-que cela ne veut pas dire que l’UFDG a fraudé, ça veut dire que les 42% sont d’une fraude généralisée », a-t-il dit

Le tribunal a renvoyé l’affaire au 13 juin 2024 pour la comparution de la partie civile, Dr Fodé Oussou Fofana, et la suite des débats.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 693 333

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