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Conakry : immersion dans le monde complexe de la vente en ligne ou le commerce virtuel 

Therno Hamidou Sow, évoluant dans l’E-commerce

La vente en ligne, appelée E-commerce, prend de plus en plus d’ampleur en Guinée. Cette nouvelle méthode de vente, prisée par de nombreux citoyens, est souvent mal perçue par des consommateurs en raison des prix jugés exorbitants par rapport au commerce ordinaire. Vendeurs et acheteurs, évoluant dans le domaine, interrogés par un reporter de Guineematin.com, ont des avis différents sur le sujet. Si d’aucuns y trouvent leur compte, d’autres dénoncent les mauvaises pratiques qui entourent l’activité.

Thierno Hamid Sow, évoluant dans l’E-commerce, apporte des précisions sur a fixation des prix de ses produits.

« Personnellement, je n’ai pas mis de différence entre les prix de la vente en ligne et ceux à la boutique, vu que c’est le même article que je vends. Je ne trouve pas nécessaire de varier le prix. Généralement, les vendeurs en ligne pensent que ceux qui s’intéressent à la vente en ligne sont des patrons. Ils se disent que le fait de ne pas se déplacer, c’est soit par manque de temps ou par paresse. Donc, ils estiment que ces clients peuvent utiliser ce temps pour se faire de l’argent et rajouter sur le prix des articles. C’est comme ça moi je comprends cette façon d’augmenter des prix. Je garde le même prix à la boutique et en ligne, parce que je veux avoir beaucoup plus de clients. Il est raisonnable pour un commerçant de vendre beaucoup plus d’articles avec un intérêt réduit que de vendre peu d’articles avec beaucoup d’intérêts. Généralement, les vendeurs n’ont pas les mêmes méthodes d’acquisition des articles. Il y en a par exemple qui obtiennent ça à un prix très raisonnable, d’autres peuvent même commander hors du pays et envoyer. C’est quand la chaîne de fourniture des articles est longue, le prix aussi varie en fonction de ça. D’autres par contre, c’est par cupidité. Ils peuvent avoir le même article acheté au même prix que les autres et qu’ils le vendent à des prix beaucoup plus élevés. Il y a aussi le cadre de vente qu’il ne faut pas oublier, parce qu’on peut avoir les mêmes produits, mais s’ils ne sont pas exposés au même endroit, ils n’auront forcément pas le même prix.  Le prix dépend de la boutique, de l’emplacement parce que cela est beaucoup important ».

Par ailleurs, M. Sow nous explique les difficultés rencontrées dans la vente en ligne. « Il est plus facile de vendre à la boutique que de vendre en ligne. Vendre en ligne, c’est d’abord les images. Imaginez, chaque article doit être photographié. Il faut chercher le bon angle d’image, il va falloir également prendre du temps pour recadrer tout ça et bien ajuster l’image et acheter la connexion, avant de venir faire les publications et attendre que des clients viennent passer des commandes. Il y a tout un processus qui est très long et difficile par rapport à la vente physique. Si c’est dans une boutique, le client vient, déjà les articles sont exposés. Il regarde ce qui lui plaît, on discute du prix, et puis voilà. Avec la vente à la boutique, on ne dira pas que ce qui a été choisi et ce qui est livré, ce n’est pas pareil parce que déjà le client est là, il voit. Il saura si c’est la qualité souhaitée qui est là. Maintenant, avec la vente en ligne, il y a tout ça. Les gens ont tendance à prendre des photos sur d’autres sites de vente et les exposer sachant qu’ils n’ont pas exactement le même produit. Ça fait souvent sujet de problèmes entre les acheteurs et les livreurs. En général, la vente en ligne est difficile parce qu’en dehors de tout ce que j’ai cité là, un client peut voir un produit qu’il veut et t’écrire sur le coup alors que ton téléphone est déchargé et que tu ne sois pas en ligne. Le temps pour toi de te reconnecter, le client a changé d’avis. Il y en a aussi qui n’aiment pas se déplacer. Du coup, ça rend facile la vie au consommateur, mais pour le vendeur quand même, c’est beaucoup de travail », a laissé entendre Thierno Hamid Sow,

Pour Ibrahim Bayo, consommateur, le problème avec le E-commerce n’est pas au niveau des prix, mais de la qualité des produits proposés.

« Avant, j’achetais mes articles dans les boutiques avant de me tourner vers les achats en ligne. La première différence entre ces deux, c’est qu’avec l’achat en ligne, il n’y a pas de possibilités de voir le produit avant de le payer pour pouvoir connaître sa qualité. Souvent, les photos sont différentes des produits réels. Une fois, j’avais acheté une chaussure en ligne. Quand le livreur est venu, la couleur que j’avais commandée était là mais la qualité non. J’étais déçu du produit. Je lui ai dit de garder l’argent, que j’irai moi-même faire mon choix. Mais l’intéressé m’a fait savoir que ça ne serait pas possible, vu qu’il avait fait un déplacement pour ça. J’ai également acheté des casques Bluetooth, et ça aussi, c’était la même chose. C’est venu jusqu’à chez moi, j’ai voulu le changer, mais ils ont refusé. Au vu de tout ça, depuis lors, j’ai préféré faire des achats dans les boutiques pas en ligne. Pour ce qui est des prix ; c’est plus cher en boutique qu’en ligne, même si à la boutique, après discussion, il peut arriver que vous tombiez d’accord jusqu’au niveau du prix de l’achat en ligne. Souvent on voit des choses à la boutique, quand on demande le prix, ils sont chers, alors qu’en ligne c’est moins coûteux. Par contre, le problème se pose au niveau des différences de qualité. En ligne, ce que l’on propose n’est pas le plus souvent le vrai produit. La différence des prix se pose dans l’intervalle de 20 000 à 30 000 GNF. Il arrive que j’achète des articles à 230 000 GNF à la boutique et que je les vois proposés à 200 000 GNF ou même à 180 000 GNF en ligne, et cela, c’est sans inclure les frais de livraison », a dit monsieur Bayo.

Pour sa part, Alpha Mamoudou Bah, vendeur de produits électroniques, trouve que les prix sont fixés selon le client, mais surtout selon les relations.

« Le Samsung A15 est discuté à partir de 1 200 000 jusqu’à 1 500 000 GNF. Mais le prix dépend beaucoup du client. On n’a pas de prix fixe sur le marché guinéen. On va en fonction de la possibilité du client à payer. Nous avons également des pages en ligne, et les prix ne sont pas fixes. On peut mettre lors de la vente mais après, qu’on soit obligé de les rabaisser vu les moyens du client pour qu’il puisse payer. Ça ne fonctionne plus comme avant, parce qu’à l’époque, quand tu mettais un prix, tu pouvais te dire non, c’est le prix ça. Mais cela n’est plus possible maintenant. Malgré parfois qu’il y a des clients qui ont peur, qui se disent qu’avec les pages en ligne, on les arnaque, surtout sur le prix. Ce qui fait qu’on accepte de discuter avec eux, de les rassurer et de leur donner une garantie que, réellement, on leur a vendu à un prix raisonnable. Et les vendeurs en ligne qui font de l’arnaque sur la qualité des produits sont le plus souvent des gens qui n’ont pas de boutiques physiques. Ils n’ont pas un lieu stable où on peut les trouver. Et donc, s’ils gagnent avec le client, peu importe la manière, ils s’en foutent qu’ils leurs fassent d’autres achats ou pas », révèle Bah Alpha Mamoudou.

Fatoumata Bah pour Guineemation.com

Tél. : 626 84 48 53

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