Le procès de Amadou Oury Diallo, poursuivi pour des faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, a pris fin vendredi dernier. Le tribunal de première instance de Mafanco a déclaré l’accusé coupable des faits de meurtre mis à sa charge et il l’a condamné à 5 ans de prison ferme, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
On reproche à ce jeune mécanicien âgé de 26 ans d’avoir ôté la vie de son oncle Alpha Ousmane Diallo à l’aide d’une paire de ciseaux. L’acte s’est produit au quartier Sonfonia, dans la commune de Ratoma, courant février 2023.
Dans sa déposition faite à la barre, l’accusé qui est en détention depuis le 28 février 2023 n’a pas nié les faits mis à sa charge. Il plaide coupable des faits tout en demandant pardon à la famille et au tribunal.
« On me frappe à la maison. Mon père et mon oncle me frappaient en me traitant de maudit. Feu Alpha Ousmane est mon oncle, il me frappait à tout moment. Moi je suis malade depuis mon enfance. Je suis né, mes pieds étaient paralysés. Difficilement j’ai pu récupérer l’usage de mes pieds. Je regrette l’acte. Je demande pardon à sa femme et à toute la famille, et au tribunal. Moi je n’avais pas l’intention de lui ôter la vie. Il est décédé au cours de la bagarre. Mais, c’est Dieu qui l’a tué. Moi je n’avais aucune intention de lui donner la mort », s’est-il défendu.
De son côté, Fatoumata Diallo, épouse de feu Alpha Ousmane Diallo, a expliqué au tribunal les circonstances dans lesquelles son mari a été tué.
« Ce jour, il (Amadou Oury Diallo) a trouvé son oncle couché dans sa chambre en train de dormir. Il était 23 heures. Il est allé prendre une paire de ciseaux dans la chambre de sa maman. Il a utilisé les ciseaux pour administrer des coups à mon mari. Et, il est décédé. Quand il a été blessé, il a été évacué à l’hôpital Ignace Deen, puis à l’hôpital Sino-guinéen où il a rendu l’âme. Je réclame au moins un montant de 30 millions de francs guinéens pour pouvoir assurer l’éducation de mes enfants », a déclaré madame Fatoumata Diallo.
Prenant la parole pour ses réquisitions, le ministère public demandera au tribunal de retenir l’accusé dans les liens de la prévention et de le condamner à 15 ans de réclusion criminelle.
« L’accusé qui comparaît devant vous ne souffre aucune maladie. L’accusé jouissait pleinement de toutes ses facultés mentales. Il a usé d’un objet tranchant pour rouer des coups à son oncle, jusqu’à ce que mort s’en est suivie. Le défunt a été roué de coups et il est décédé par les faits et gestes de Amadou Oury Diallo. Il a rendu les enfants orphelins de père. Il a rendu la jeune femme qui s’est présentée devant vous, et qui n’a même pas ses 35 ans, veuve. Nous requérons qu’il vous plaise de le retenir dans les liens de la prévention. Pour la répression, vous le condamnerez à 15 ans de réclusion criminelle », a requis la procureure Salimou Diaby.
La défense, par la voix de maître Ousmane Mansaré, plaide coupable et demande au tribunal d’accorder des larges circonstances atténuantes à son client.
« L’accusé a connu une enfance difficile. Il a même perdu l’usage de ses jambes. Il a abandonné l’école en 6ème année. On l’a envoyé dans un garage pour apprendre la mécanique. Mais cette maladie ne lui a pas permis de faire ce travail. C’est comme ça, il a toujours été corrigé par sa famille… En tout état de cause, Amadou Oury Diallo n’a pas nié les faits. Il a assumé, il a collaboré. Corriger le mal par le mal n’arrange pas. Je plaide coupable et je vous demande de lui accorder des circonstances atténuantes », a plaidé l’avocat.
Finalement, le tribunal l’a déclaré coupable des faits mis à sa charge et il a été condamné à 5 ans de réclusion criminelle.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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