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Persécution des anciens dignitaires et des leaders politiques : la MAOG tire la sonnette d’alarme

Alpha Bayo, Coordinateur de la Maison des associations et ONG de Guinée

Les poursuites judiciaires contre des leaders politiques (Cellou Dalein Diallo et les détentions préventives prolongées des anciens dignitaires du régime Alpha Condé) par la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) suscitent des réactions au sein de l’organisation de la Société Civile. À travers une conférence de presse organisée ce mardi, 11 juin 2024, la Maison des associations et ONG de Guinée (MAOG), demande à la CRIEF de respecter l’arrêt de la cour de justice de la CEDEAO concernant la libération de Kassory Fofana et Cie et l’abandon des poursuites judiciaires contre les leaders politiques, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Après 04 mois d’enquête sur les procédures et les jugements au sein de la CRIEF, Alpha Bayo, Coordinateur de la MAOG, a dénoncé la violation flagrante des règles ainsi que les droits fondamentaux des personnes poursuivies par devant le procureur spécial près la CRIEF.

« Depuis 04 mois, nous avons instruit à la commission démocratie et réforme légale de mener une enquête sur la situation des anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé. Nous sommes tous témoins, depuis l’arrivée du CNRD le 05 Septembre 2021, surtout avec la mise en place de la CRIEF, cela a suscité beaucoup d’espoir. Nous avons estimé pour la première fois dans notre pays que les ministres seraient face à la justice pour rendre compte. Après presque 2 ans de la création de la CRIEF, surtout avec les poursuites judiciaires lancées contre les anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé, nous avons estimé qu’il y a des violations des règles de procédure, des droits fondamentaux et des libertés des détenus politiques. Vous n’êtes pas sans savoir, lorsque les avocats des détenus politiques ont épuisé tous leurs moyens, ils ont essayé de saisir la Cour de justice de la CEDEAO et cette Cour a rendu une décision en condamnant l’État Guinéen au paiement de 10 mille dollars pour dommages et intérêts. La Cour a ordonné la libération pure et simple de ces détenus. Mais comme c’est une décision qui n’était pas en faveur de l’État guinéen, il a refusé de mettre à exécution cette décision. En tant que Organisation de la Société Civile nous nous sommes dit que nous avons une grande responsabilité à jouer dans le cadre de la lutte contre l’injustice, sous toutes ses formes quelques soient les personnes », a indiqué Alpha Bayo, Coordinateur de la MAOG

Par ailleurs, Alpha Bayo fait des recommandations à la CRIEF et lance un appel à la communauté internationale. « La commission a travaillé sur des plaidoyers et on va les publier sur notre page, sur notre site et on va faire une lettre de transmission, nous allons adresser aux institutions qui sont en Guinée en même temps nous allons écrire aux institutions internationales pour signifier les violations des droits de l’homme que subissent nos compatriotes pendant cette période de transition. Au regard de la décision de Cour de justice de la CEDEAO, nous recommandons vivement à l’État Guinéen ; la libération pure et simple, ou le placement sous contrôle judiciaire, de tous les détenus politiques jusqu’à ce que des enquêtes sérieuses soient menées par l’inspection générale d’État ou tout autre organe habilité à cet effet, en vue d’établir la culpabilité ou pas des accusés afin de déclencher l’action judiciaire ; la réforme profonde de la CRIEF à travers son indépendance, sa neutralité et son impartialité ; le respect des décisions de justice rendues par les juridictions nationales et supranationales (décision de la cour de justice de la CEDEAO) ; le jugement des prévenus dans les délais raisonnables (le droit pour chaque personne d’être jugée dans un délai raisonnable) ; le respect des délais de détention provisoire, selon les lois en la matière ; l’impartialité dans les poursuites judiciaires et non uniquement contre les personnalités gênantes ; la garantie de la sécurité de tous les acteurs socio-politiques, même ceux qui se trouvent en exil ; le respect du principe de la présomption d’innocence. Nous sommes aujourd’hui dans un tournant décisif de l’histoire de notre pays, raison pour laquelle nous avons décidé de prendre notre responsabilité face à l’histoire pour défendre nos compatriotes contre l’injustice sous toutes ses formes. Nous ne sommes pas en train de dire qu’ils ne sont pas coupables des faits reprochés mais nous souhaitons que si des poursuites doivent être engagées, que tous les éléments de preuve soient réunis à travers une enquête sérieuse diligentée par l’inspection générale d’État ou d’autres services en la matière. Nous demandons l‘implication de la communauté internationale, des institutions onusiennes, des diplomates accrédités en Guinée afin de jouer de tous leurs poids pour lutter contre les injustices que subissent nos compatriotes pendant cette période de transition », a-t-il indiqué

 Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 693 333

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