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Mois de l’enfant : immersion dans le monde des petits mécaniciens de Conakry

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De nombreux enfants qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école apprennent des métiers comme la mécanique, la menuiserie, la tapisserie, la couture, entre autres. D’autres parviennent même à concilier études scolaires et pratiques des métiers. Des enfants de Conakry, rencontrés par un reporter de Guineematin.com, expriment les raisons de leurs choix, comment ils s’y prennent et ce qu’ils comptent en tirer comme avantages.
Au micro de notre reporter, ces enfants et adolescent, passionnés et enthousiastes, expliquent comment ils ont opté pour ces métiers et ce qu’ils comptent en tirer.

Mamadou Condé, chef de garage et maître encadreur d’une dizaine d’enfants, explique comment il fait pour les encadrer.

Mamadou Condé, chef de garage et maître encadreur

« Ici à mon garage, j’ai plus de dix enfants, tous apprentis. Certains d’entre eux viennent sous obligation de leurs familles, d’autres le font par choix et par amour. Ceux qui viennent par choix apprennent beaucoup plus rapidement. J’ai libéré quatre personnes, aujourd’hui, ils travaillent à leurs propres comptes. Ceux qui ont eu la chance d’aller à l’école, aspirent être des cadres demain. Que ceux qui n’ont pas cette chance, apprennent des métiers pour pouvoir vivre dignement. Dieu merci, les enfants que j’ai ici ne sont pas difficiles à gérer. Beaucoup d’entre eux allient école et métier. Quand ils quittent les cours, ils viennent à l’atelier. Ça permet à leurs familles de mieux gérer leur éducation. Parce que si après l’école ils n’ont aucune autre occupation, ils vont rester à errer dans les rues et à tomber dans la consommation de la drogue et autres stupéfiants », a dit maître Condé.

Ibrahima Sory Camara, élève en classe de 3ème année, apprenti mécanicien, est très enthousiaste. Interrogé par notre reporter, il explique les raisons du choix de faire ce métier.

« J’ai choisi de faire la mécanique parce que c’est un bon métier et que j’aime beaucoup. C’est un travail dans lequel j’espère beaucoup gagner. J’espère pouvoir y faire vivre ma famille et même amener mes frères en Europe avec ça. Tous les jours, je viens ici. Généralement, quand je viens ici, je finis à 15h et les vendredis à midi. Quand je viens, si j’ai du travail, je le fais vite. Quand le maître a du travail, je l’observe et ainsi, j’apprends. Même à la fin de mes études, je compte continuer à travailler dans mon métier, ouvrir un garage et aussi former d’autres enfants », a dit le garçon.

Si pour Ibrahima Sory la mécanique est un choix  pour Zacharia, elle lui a été imposée par la famille. Son maître est son propre oncle.

« Je m’appelle Zacharia Sow, j’ai 11 ans et je suis apprenti mécanique. Ça fait 2 ans que j’ai commencé à pratiquer ce métier. Ce sont mes parents qui m’y ont amené. Je viens tous les jours ici pour apprendre ce métier. Mon objectif, c’est d’apprendre ce métier et plus tard ouvrir mon propre garage pour devenir riche… »

Pour sa part, Mamadou Oury Diallo, âgé de 15 ans, élève en classe de 6ème année, candidat à l’examen d’entrée au collège, explique comment il fait pour combiner école et métier.

« Du lundi au mercredi, je vais uniquement à l’école vu que j’ai cours jusqu’à 18h et les autres jours après les cours à 14h, je viens au garage pratiquer la mécanique. Pour la période des examens, je vais prendre la permission auprès de mon maître pour me concentrer uniquement sur mes cours. Après cette période, je reviendrai continuer ma formation ici. C’est moi-même qui ai choisi ce métier. C’est le directeur de mon école qui m’a amené ici. Avant, je faisais de la tapisserie mais comme il n’y avait pas assez de boulots là-bas, je suis venu vers la mécanique. Pour apprendre ici, je m’approche souvent de mon maître. J’observe sa façon de faire et petit-à-petit, je m’y adapte aussi. Je quitte le garage dans les bandes de 18h-19h, dès après ici je vais réviser chez moi. Il y a un maître là-bas qui m’aide à reprendre les cours », a-t-il laissé entendre.

Fatoumata Bah pour Guinéematin.com 

Tél. : 626-84-48-53 

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