Le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit ce mardi, 18 juin 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry). Et c’est toujours Me Jean Baptiste Jocamey Haba, un des conseils du capitaine Moussa Dadis Camara, qui a la parole pour la suite de sa plaidoirie. L’avocat a entamé son exposé ce matin par évoquer un complot ourdi par “les ennemis externes et internes de la Guinée” contre le capitaine Moussa Dadis Camara et le CNDD (la junte militaire qui a pris le pouvoir en Guinée après le décès du Général Lansana Conté en décembre 2008). Il a présenté le commandant Aboubacar Diakité dit “Toumba” comme l’un des “bras armés” de ce complot qui visait à salir la date historique du 28 septembre 1958 qui consacre le vote du “NON” qui a conduit la Guinée à l’indépendance le 2 octobre de la même année. Il assure d’ailleurs que les militaires qui ont massacré les manifestants au stade du 28 septembre étaient du camp Koundara (actuel camp Makambo). Un camp qui, assure Me Jocamey Haba, relevait du commandant Toumba.
Selon cet avocat du Capitaine Moussa Dadis Camara, ce sont “des hommes politiques et militaires tapis dans les capitales occidentales et en Guinée” qui ont orchestré le massacre du 28 septembre 2009 pour nuire au CNDD et à son président. Et pour étayer son propos, il rappelle une déclaration du capitaine Dadis proclamant que “la Guinée n’est pas une sous-préfecture ou un arrondissement de la France”. Il mentionne aussi la lutte acharnée contre la drogue qui a mis à mal les intérêts d’individus très puissants qui se sont finalement coalisés pour faire tomber le capitaine Dadis.
Dans ce sillage, il cite le commandant Toumba comme étant l’un des bras armés de ce complot. Et, il lui attribue les hommes qui sont allés perpétrer la barbarie au stade du 28 septembre.
“Le camp Koundara (actuel Camp Makambo) est le fruit de la coopération militaire française. Ce corps (le Bataillon autonome de la sécurité présidentielle) a donc été encadré, entraîné et équipé par les Français sous le règne de feu Général Lansana Conté (chef de l’Etat guinéen entre 1984 et 2008). Ce sont les instituteurs français qui ont inculqué toute la morale et toutes les normes de conduite enseignées aux hommes. Et c’est de ce camp-là que des personnes (des militaires) sont arrivées au stade du 28 septembre. J’en veux pour preuve les déclarations du commandant Toumba qui a dit publiquement ici avoir vu Beugré au stade du 28 septembre. Mais, qui était le responsable direct de ce camp ? A qui devraient se référer les éléments de ce camp ? C’était bien le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba. Il fallait que les gens se réfèrent à lui (Toumba), uniquement à lui. Et les événements ont montré que ce camp relevait effectivement de lui. Parce que lorsque la commission internationale d’enquête a été mise en place, et que toutes les personnes devraient se mettre à leur disposition, y compris le président Dadis, il (Toumba) est le seul à s’être opposé à ce qu’on entende deux (2) éléments de ce camp. Il est donc allé les libérer pour aller se retrancher dans ce camp. Et on connaît la suite [c’est la tentative d’assassinat du président Moussa Dadis Camara]”, a déclaré Me Jean Baptiste Jocamey Haba.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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