La Directrice du Centre de Recherche et de Documentation Environnementale pour le Développement Intégré du massif du Fouta Djallon (CREDEL) de Labé et son Secrétaire Administratif et Financier (SAF) font face à des accusations de détournement de 317 millions de francs guinéens. Brièvement mis en garde à vue pour les besoins de l’enquête, la Directrice Mariama Dalanda Sow, et le SAF, Alpha Oumar Aissata Diallo, ne seraient plus à Labé. L’affaire a suscité une grande attention et des réactions du syndicat régional de l’enseignement supérieur. Samba Camara, coordinateur régional de cette structure, interrogé par le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture, pointe des dysfonctionnements au niveau du CREDEL.
La nouvelle de ce détournement présumé a provoqué une onde de choc parmi les responsables syndicaux de l’enseignement supérieur au niveau local. Samba Diallo, coordinateur régional du syndicat de l’enseignement supérieur, y va de son commentaire.
« On a été informé qu’il y a un présumé détournement de fonds, de 317 millions de francs guinéens par certains responsables du CREDEL. Ce fait prouve qu’il y a des fonds disponibles pour le fonctionnement de la structure. Mais, les responsables sont de mauvaise foi parce qu’il y a trois motos qui ont été achetées pour les besoins de service, mais qui sont jusqu’à présent garées depuis 7 mois. Les responsables refusent de les mettre en circulation pour des raisons qu’on ignore. Il reste encore trois autres motos à acheter que les responsables refusent d’acheter alors que le montant destiné à leur achat a été même décaissé par la direction du CREDEL, selon une source du CREDEL de Labé. Mais, malgré les multiples insistances du personnel, la direction dit qu’il n’y a pas d’argent. Et maintenant que le responsable financier soit pris la main dans le sac, les travailleurs du CREDEL disent qu’ils ne peuvent pas se taire sans dénoncer la situation. C’est comme ça que nous avons été informés de cette affaire », a dit Samba Camara, président de la coordination régionale du syndicat de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation.
Par ailleurs, le syndicaliste a expliqué que la directrice du CREDEL, Mariama Dalanda Sow, et le SAF, Alpha Oumar Aissata Diallo, étaient en garde à vue à la gendarmerie pour des fins d’enquêtes.
« A la veille de leur interpellation, le SAF avait décaissé la somme de 150 millions pour le paiement de certaines dépenses internes du CREDEL, avant d’annoncer à ses collègues de services que le lendemain qu’il devait se rendre à Conakry. Sauf qu’il était dans le viseur de certains de ses collègues qui le soupçonnaient de quelque chose. C’est ainsi, dès qu’il est allé à la banque pour le retrait de la somme, les services de sécurité ont été alertés et le SAF a été arrêté et déposé dans les locaux de la gendarmerie avec le sac qui contenait l’argent (317 millions de francs guinéens, ndlr). Mais, comme lui seul il ne pouvait débloquer de l’argent des comptes du CREDEL sans sa cheffe hiérarchique, la directrice générale du CREDEL a été immédiatement interpellée à son tour pour être entendue. Les deux ont passé deux jours en garde à vue avant d’être libérés plus tard. Ils ont été sommés de reverser le montant décaissé dans les compte du CREDEL », a dit Samba Camara.
Selon certaines informations obtenues auprès des travailleurs du CREDEL, depuis l’arrivée de Dame Mariama Dalanda Sow a la tête de cette institution, la gestion de la structure ne fait que connaître des failles. Selon les mêmes sources, elle aurait rompu plusieurs contrats qui liaient certaines structures au CREDEL, rendant plus restreint son champ d’actions. D’ailleurs, on nous apprend qu’une entreprise aurait déposé une plainte à la gendarmerie contre la structure pour non-paiement d’une dette de plus de 15 millions de francs guinéens.
Pour recouper l’information, nous avons tenté de joindre en premier lieu la directrice générale du CREDEL. Dame Mariama Dalanda Sow n’a pas décroché notre appel. Le second concerné dans cette affaire, en l’occurrence le SAF, Alpha Oumar Aissata Diallo, après avoir décroché notre appel, a dit être en réunion, avant de nous raccrocher au nez.
Depuis l’éclatement de cette affaire de tentative de détournement présumée, tous les deux sont absents de Labé. Ils n’ont pas été vus dans les locaux du CREDEL. Certains travailleurs du CREDEL contactés, soutiennent qu’ils seraient tous à Conakry. Pour quelles raisons ?
Dossier à suivre !
Labé Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com
