Accueil A LA UNE Dr Mamadou Bobo Souaré sur le cancer de la vessie : «...

Dr Mamadou Bobo Souaré sur le cancer de la vessie : « C’est surtout chez les hommes que c’est beaucoup plus fréquent »

Docteur Mamadou Bobo Souaré en service au cancérologie du CHU de Donka 

Le cancer de la vessie est une dégénérescence cellulaire qui survient au niveau de la vessie entraînant la formation d’une tumeur qui envahit la vessie et les organes avoisinant. C’est une maladie plus fréquente chez les hommes à partir de cinquante à soixante ans. Cette pathologie moins diagnostiquée en Guinée est l’un des cancers qui a un bon pronostic s’il est vu tôt.

Pour parler de cette maladie, un reporter de Guineematin.com a donné la parole à Docteur Mamadou Bobo Souaré en service à la cancérologie du CHU de Donka. Il a été question entre autres des manifestations, des facteurs de risques et de la prévention du cancer de la vessie.

A l’entame, Docteur Mamadou Bobo Souaré a apporté une définition au cancer de la vessie, tout en expliquant comment il se manifeste.

« C’est une dégénérescence cellulaire qui survient au niveau de la vessie entraînant la formation d’une tumeur qui envahit la vessie et les organes avoisinant qu’on appelle cancer de la vessie. Les principaux symptômes, c’est l’hématurie, ça veut dire qu’il y a du sang dans les urines. Alors pour un début, c’est une hématurie microscopique, on ne voit pas forcément le sang. Et après, au fur-à-mesure que la maladie évolue, cette hématurie devient macroscopique, c’est-à-dire que quand l’intéressé pisse, vous voyez le sang dans leur urine. De l’autre côté, vous avez des douleurs au niveau pelvien, et au niveau lombaire avec parfois une altération d’état général de l’amaigrissement, de l’asthénie, l’anémie et parfois des signes liés à des métastases sous forme des signes pulmonaire ou bien de douleur osseuses », a dit Dr Mamadou Bobo Souaré.

Parlant des facteurs de risques du cancer de la vessie, Dr Mamadou Bobo Souaré a énuméré plusieurs facteurs de risques avant de lever un coin de voile sur les statistiques en Guinée.

« Le principal facteur de risque du cancer de la vessie, c’est le tabac. Parce que la consommation du tabac, c’est le principal facteur de risque qui multiplie parfois le risque de faire une tumeur de la vessie. En dehors de ça, il y a des expositions liées à certains travaux comme des personnes exposées au goudron, exposées à la métallurgie par exemple ceux qui utilisent la peinture, ceux qui sont dans les pneumatiques de la voiture ou bien qui sont dans la fabrication des plastiques et certaines industries pharmaceutique également, c’est-à-dire ceux qui sont dans les laboratoires de fabrications de certains médicaments, il y a certaines composées qui pourraient entraîner la formation d’une tumeur de la vessie. Mais dans notre contexte, ce qui est plus fréquent, c’est la bilharziose, c’est une infection parasitaire présente dans beaucoup de cours d’eau, surtout en Haute Guinée, parfois aussi en Forêt et en Moyenne Guinée. Donc, ce parasite infecte la vessie qui entraîne une inflammation qui peut dégénérer vers un cancer. Cette maladie n’a pas de lien avec la génétique. C’est d’abord les organes à côté de la vessie qui sont atteints. Chez les femmes, il y a l’utérus à côté, et il y a les ovaires à côté. Pour chez les hommes, c’est l’uretère, le canal par lequel l’urine descend, et puis il y a les os, les poumons qui peuvent être atteints par le métastase, et aussi le foie qui peut être atteint par le métastase. Les tranches d’âges affectées par cette maladie sont généralement autour de 50 et 60 ans dans notre contexte à nous. C’est surtout chez les hommes que c’est beaucoup plus fréquent aussi. Il y a quelques cas qui sont diagnostiqués, à noter qu’il n’y a pas beaucoup de cas de cancer de la vessie rapportés dans la littérature, il y a quelques études qui ont été faites. Mais il y a des cas qui sont souvent diagnostiqués, on a au moins autour de 120 cas par an en Guinée », explique-t-il.

Pour éviter cette maladie, Dr Mamadou Bobo Souaré conseille : « D’éviter la consommation du tabac et puis éviter les hydrocarbures aromatiques comme on l’a dit précédemment, éviter l’exposition en certain facteur de risque disons professionnel et éviter de se baigner dans les cours d’eau où il y a des bilharzioses », a-t-il conseillé.

Plus loin, il a expliqué les modes de prise en charge du cancer de la vessie.

« Un malade du cancer de la vessie peut guérir de cette pathologie à condition qu’il soit vu tôt. Parce que si elle n’est pas vue tôt et qu’elle est à un stade avancé, la prise en charge devient très compliquée et la chirurgie est très lourde si jamais c’est opérable. Donc, si c’est vu tôt, on peut prendre en charge très tôt, enlever carrément la partie où il y a la tumeur et puis le malade fait sa chimiothérapie et la radiothérapie, et puis c’est fini. Et il peut être déclaré guéri. Heureusement, je vais dire, c’est l’un des cancers qui a bon pronostic s’il est vu tôt. Car le malade a beaucoup de chance de survivre si on voit très rapidement son cancer », a-t-il expliqué.

Pour finir, il invite les citoyens à se faire dépister ou à se faire consulter par un médecin dès les premiers signes pour une meilleure prise en charge.

« J’invite les citoyens à se faire dépister, de ne pas attendre que la maladie vous envoie à l’hôpital. Il faut envoyer la maladie à l’hôpital dès qu’on a un premier signe. C’est important que la maladie soit vu tôt pour une meilleure prise en charge », a-t-il dit.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box
Quitter la version mobile