Le Ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation a annoncé la proclamation des résultats du Certificat d’études élémentaires (CEE) et du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) ce samedi, 13 juillet 2024. Mais, les candidats des communes de Kaloum, Ratoma, Matoto (Conakry) mais aussi ceux de Fria et Forécariah vont devoir patienter. Une annonce qui surprend plus d’un, à l’image d’Aboubacar Soumah. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce samedi, 13 juillet 2024, ce secrétaire général du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) dénonce une défaillance dans l’organisation des examens scolaires.
Pour Aboubacar Soumah, la fraude est systémique dans notre pays. « Ce sont les conséquences de la dramatisation des examens nationaux qu’il a prononcée dans son premier discours par rapport à la tenue de ces examens nationaux. Je n’ai pas manqué, au cours de la rencontre qui a eu lieu à l’INRAP, de signifier à monsieur le ministre (Jean Paul Cédy), que nous avons constaté à un moment donné, depuis le temps de Lansana Conté jusqu’à l’avènement de cette junte, la fraude était institutionnalisée. Les enfants sont habitués à la fraude. Donc, ils n’apprennent pas. Nous avons constaté à l’avènement de Mamadi Doumbouya avec la nomination de Guillaume Hawing qui a pris des mesures qui ont été saluées partout. Nous avons soutenu toutes les mesures qui ont été prises dans le cadre de la sécurisation non seulement des sujets et du devenir du système éducatif guinéen dans le sens de la qualification », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Aboubacar Soumah estime que les communes et préfectures qui n’ont pas eu leurs résultats ont connu beaucoup plus de fraudes. Il demande que des mesures soient prises pour éviter la proclamation de résultats partiels. « Quand il (le ministre de l’enseignement pré-universitaire, ndlr) est venu, il a parlé de dramatiser les examens. Donc, ce sont les conséquences que le système est en train de récolter maintenant, parce qu’il est question que toutes les préfectures et communes dont les résultats des examens ont dépassé les 80%, doivent être repris. L’organisation était très bien, mais les enfants étaient venus avec le sentiment qu’il fallait frauder. C’est pourquoi, beaucoup de téléphones ont été saisis. Après analyse, ils ont constaté que les résultats de ces examens ont dépassé les 80%. Du coup, il faut auditer les copies. Ils ont trouvé beaucoup de copies semblables, même mots, même phrases. Ce sont des choses à sanctionner, à ne pas tolérer. La défaillance provient d’où ? C’est du fait qu’on a retrouvé à la correction des copies semblables, des mesures n’ont pas été prises depuis le départ pour éviter ça. Donc, ce qui fait, dans l’analyse de ces résultats, dans les préfectures, il y a la fraude. Comme notre examen est caractérisé par la tolérance zéro, il va falloir qu’on fasse en sorte que toutes ces fraudes soient sanctionnées. C’est pour cela que le ministre a pris la décision de revoir la situation de ces préfectures dont les résultats ont dépassé les 80%. C’est une première en Guinée que les résultats sortent partiellement, il fallait faire en sorte de corriger toutes les anomalies et proclamer les résultats ensemble, quel que soit le temps que ça allait prendre. Il ne faudrait pas proclamer les résultats partiels et attendre pour les autres, ce n’est pas pédagogique, alors que tous les candidats s’attendent à un résultat qui va être proclamé le même jour. Il faut prendre des dispositions pour éviter de telles situations. Dorénavant, nous demandons que des dispositions soient prises pour éviter une telle situation. Le service d’examen aurait attendu que toutes les défaillances soient corrigées avant de proclamer les résultat », a-t-il indiqué.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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