Accueil A LA UNE Kindia : Thierno Abdoul Mazid Diallo succombe à une blessure par balle

Kindia : Thierno Abdoul Mazid Diallo succombe à une blessure par balle

Thierno Abdoul Mazid Diallo élève victime

C’est après quatre mois d’hospitalisation et de soins que Thierno Abdoul Mazid Diallo a succombé à sa blessure hier, dimanche 28 juillet 2024, dans une clinique privée à Kindia. Ce jeune élève a été atteint par balle courant mois de mars dernier, lors des manifestations anti-délestages dans la commune urbaine de Kindia. Son père, Amadou Diouldé Diallo, réclame justice pour cette perte tragique.

Amadou Diouldé Diallo, cultivateur domicilié à Cacia 1

« Il est très difficile pour moi de parler de mon enfant, surtout en ce qui concerne la situation actuelle dans notre pays. Ce n’est pas bon pour quelqu’un qui aspire à la paix et à la tranquillité. Mon fils, qui est l’objet de cette situation aujourd’hui, ne se rendait pas à la manifestation. Il allait simplement prendre une photo de sa carte scolaire pour les examens. Malheureusement, il a reçu une balle dans le dos. Le jour de l’événement, nous avons vu plusieurs personnes derrière nous, ce qui nous a beaucoup réconfortés. Même les autorités étaient présentes, apportant leur compassion et promettant de s’occuper de lui. Ainsi, nous avons été admis à l’hôpital de Donka (Conakry) grâce à une ambulance. Initialement, nous avons couvert les frais, mais les autorités nous ont ensuite remboursés avant de continuer la prise en charge. Pendant notre séjour à l’hôpital Donka, ce sont les autorités qui ont pris en charge l’opération de mon fils, affirmant avoir extrait la balle. Cependant, depuis cette opération, l’enfant est devenu paralysé. Nous sommes donc revenus à Kindia sur les instructions de l’hôpital. Il avait déjà développé une escarre à cause de son lit d’hospitalisation, une complication plus difficile à traiter que l’opération elle-même. Toutefois, depuis notre retour à Kindia, nous avons reçu le soutien de la population de notre quartier, Cacia 1, y compris les voisins, les bonnes volontés et notre cheffe de quartier. En revanche, nous n’avons pas bénéficié d’un soutien de la part des autorités gouvernementales. Ce qui est encore plus regrettable, c’est que j’ai été informé par notre cheffe de quartier de la visite prévue du ministre de la jeunesse pour voir le malade. Je suis venu en urgence, et nous avons attendu toute la journée sans voir personne, ni même un ministre. J’ai même appris que le ministre devait également adresser ses condoléances à la famille de l’enfant tué lors de la manifestation contre le délestage du courant à Kindia. Les deux familles n’ont donc pas eu la visite du ministre pour cette mission ; et ce, jusqu’à présent. Mon enfant est finalement décédé hier dans la clinique de Ferefou 2 aux environs de 18 heures, où ses plaies étaient traitées, et il a été inhumé aujourd’hui dimanche à 10 heures. Je prie Dieu pour qu’il lui accorde le paradis… Mon message au président de la République, au ministère de la Sécurité, ainsi qu’à la justice, est de tout faire pour éviter de telles tueries à l’avenir. Ils doivent comprendre qu’une manifestation n’est pas le fait de simples individus, mais un droit. Je demande au CNT de revoir ce point en plénière. Il y a trop de tueries chez nous. Bien que de nombreuses plaintes aient été déposées, les enquêtes n’ont jamais abouti. Je demande au ministre de la Justice de prendre en compte nos plaintes et de rendre un verdict afin de sanctionner ceux qui tuent », a déclaré le père du défunt, Abdoul Mazid Diallo, les larmes aux yeux.

De son côté Hadja Idiatou Barry, cheffe de quartier de Cacia 1, met le décès de ce jeune au compte du destin.

Hadja Idiatou Barry, cheffe de quartier Cacia 1

« Lorsque la manifestation a eu lieu, toutes les autorités étaient venues à l’hôpital. Le préfet a vu les corps, y compris celui du jeune Thierno Abdoul Mazid Diallo qui avait été blessé. Il a immédiatement été admis à Conakry pour des soins. C’est le gouverneur et le préfet de Kindia qui ont couvert tous les frais de l’hospitalisation à l’hôpital Donka, un geste à saluer, car ils ont montré qu’ils se soucient de leurs citoyens. Le décès de ce jeune n’est pas dû à un manque de soutien ou de financement, mais au destin. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir local, y compris tenter de l’évacuer à l’étranger, mais en vain. Le défunt a été enterré dignement. Ce jeune était l’aîné de son père, allant simplement pour une prise de photo, et a été victime d’une balle. J’adresse mes condoléances à la famille endeuillée et demande aux autorités et aux ONGs de soutenir les parents du défunt. C’est une famille pauvre qui a perdu tout espoir », a-t-elle plaidé.

Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com  

Tél : (00224) 628516796

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