Guineematin.com vous propose, ci-dessous, le récit du général Nouhou Thiam à la barre :
« C’est le matin du 19 juillet qu’une équipe de gendarmes, conduite par un capitaine, sont venus chez moi pour dire qu’on a besoin de moi. J’étais en boubou. J’ai demandé qu’ils attendent que je m’habille. Après tout, j’ai pris mon véhicule, on est allé au PM3, chez le colonel Gabriel.
A notre arrivée, il n’était pas présent. On l’a attendu. A son arrivée, il ne m’a pas salué, je n’ai rien dit. Après, le colonel Thiegboro est venu. Il ne m’a pas salué, je n’ai rien dit. Entre temps, un officier adjoint du général Boureima Condé est venu. Il m’a brutalisé ! Entre temps, les jeunes gendarmes ont réagi pour dire qu’on ne peut pas frapper comme ça un général qui a servi la nation…
Les organisations des droits de l’Homme et les institutions m’ont trouvé en sang, ainsi que le procureur Farnadez. Ils étaient tous offusqués », a rapporté le général Nouhou Thiam.
Parlant du délit qu’on lui accuse d’avoir commis, la désertion, Nouhou Thiam a répliqué qu’un général ne peut pas déserter ! « On ne peut pas dire à un général qu’il a déserté. Quand un général n’est pas en fonction, il reste à la maison. Tout bon général, s’il n’est pas en fonction, il reste à la maison. A m’a passation de service, on m’a félicité et on m’a dit que j’ai rendu des loyaux services à la nation », a opposé l’accusé.
Sur son attitude suite à l’affaire d’attaque du domicile du président Alpha Condé, le général Nouhou Thiam croit n’avoir absolument rien à se reprocher. « En tant que général, si un événement se passe, je dois m’informer auprès du chef d’état-major pour connaître la conduite à tenir. Mais, dans ce cas, je n’ai été informé qu’à la gendarmerie », a-t-il dit.
Revenant sur ce que c’est qu’une désertion, le général Nouhou Thiam a indiqué qu’en tant que militaire, il faudrait 90 jours pour parler de désertion, rappelant qu’à sa passation de service, « il m’a été demandé de rester à la maison compte tenu du service rendu à la nation »…
Après les questions du juge et du procureur, le général Nouhou Thiam répond actuellement aux questions des avocats de la partie civile et il finira par les questions à décharge de ses avocats.
Le général Nouhou Thiam est le dernier des six militaires qui sont emprisonnés depuis 2011 et qui répondent, depuis le mercredi 23 décembre 2015, des accusations de désertion et de non respect des consignes. Selon leurs avocats, ces accusés ne peuvent normalement être condamnés qu’à un maximum de deux ans de prison, si les faits sont avérés, alors qu’ils ont détenus depuis plus de quatre ans…
Du tribunal militaire, Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com