Le gouverneur de la ville de Conakry, général Mathurin Bangoura a reçu, dans la matinée d’hier jeudi 19 août 2016, des leaders de l’opposition, les forces de sécurité, composées de la police et de la gendarmerie, ainsi que les représentants de la société civile. Cette rencontre d’échange, qui s’est tenue au gouvernorat de Conakry, a permis aux différents acteurs de tirer les leçons de la dernière marche organisée par l’opposition, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
En effet, pendant près d’une heure, l’opposition représentée par Aliou Condé de l’UFDG, Mouctar Diallo des NFD, Mamadou Aliou Bah du BL, Alhousseny Makanera Kake du FND, Ibrahima Sory Diallo de l’ADP-BOC, les officiers de maintien d’ordre, la société civile et le gouverneur de la ville de Conakry, ont échangé sur la marche du 16 août dernier. Ensemble, ils ont expliqué ce qui a marché et ce qui n’a pas marché, avant de déplorer, de manière unanime, la bavure policière, qui a entraîné la mort de Thierno Hamidou Diallo, jeune commerçant, domicilié à Bambeto.
Selon Ibrahima Sory Diallo, Président du comité d’organisation des manifestations, n’eut été cette bavure policière, qui a coûté la vie à Thierno Hamidou Diallo, la marche s’est très bien passée : « Chacun de nous a dit que la marche du 16 août dernier a été une réussite et que l’incident qui est arrivé, c’est un cas isolé, perpétré par un agent qui n’a pas respecté les consignes données. C’est déplorable. Heureusement que cet agent a été appréhendé et mis à la disposition de la sécurité », a-t-il dit.
Pour sa part, le Colonel Ansoumane Camara ‘’Baffoé’’, s’est indigné du comportement d’un de ses agents, présumé auteur de l’assassinat de Thierno Hamidou Diallo, qui a « mis à l’eau tout le travail » effectué par les forces de sécurité le jour de la marche. Cependant, il s’est réjouit que, pour une fois, il n’y ait pas eu de confusion quant aux différentes responsabilités des uns et des autres: « Ce qui est positif et qui est une première, c’est que chaque fois que l’opposition marchait et qu’il y ait mort, on se rejetait la responsabilité, c’est la police, c’est la gendarmerie. Désormais, tout acte de ce genre qui va être commis, l’intéressé pourra être retrouvé aussitôt, parce que, les instructions sont fermes: tout agent ou officier qui va se dérober aux consignes, va devoir répondre devant la justice », a dit l’officier.
Par ailleurs, cet officier de la police a exhorté les leaders de l’opposition à dire à leurs militants de les accepter: « Nous sommes là pour eux. Si on leur fait du tord (les militants de l’opposition : ndlr), qu’ils nous disent. Ce qui reste clair, nous sommes des frères. A la retraite, nous serons comme eux, donc nous sommes obligés de s’accepter », a expliqué le Colonel Ansoumane Camara » Baffoé ».
De son côté, le gouverneur de la ville de Conakry, le général Mathurin Bangoura, a dit que cette autre rencontre était nécessaire, car elle aura permis de tirer les leçons de la dernière marche et éviter que ce qui n’a pas marché, ne puisse se reproduire pendant la prochaine manifestation : « Nous nous sommes dits que la marche s’est très bien passée. En dehors de cette tâche noire que le destin a voulu que ça soit de cette façon. La suite à donner à cette rencontre, c’est d’attendre comme l’a dit le ministre de l’administration du territoire. La marche est inhérente à la vie de l’opposition. Donc, nous allons voir. A chaque fois que cela est nécessaire, nous allons nous rencontrer afin de pouvoir qualifier nos méthodes », a-t-il dit.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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