En ce début des grandes vacances, l’exploitation des enfants prend une proportion inquiétante dans la préfecture de Kindia. Ils sont très nombreux ces enfants, dont l’âge varie entre 10 et 16 ans, à faire le tour de la commune urbaine pour vendre divers produits.
Selon des témoignages recueillis sur place, la plupart de ces enfants ne vivent pas avec leurs parents biologiques. Fatoumata Camara, âgée d’à peine 15 ans s’est con fiée à notre reporter : « je suis avec ma tante depuis plusieurs années. Pendant les vacances, elle me donne des galettes à vendre. Et même quand il pleut, elle m’oblige à sortir et gare à moi de revenir avec la marchandise le soir. Elle va crier sur moi, me priver à manger et parfois même, elle me bastonne », a-t-elle expliqué.
D’autres enfants soutiennent qu’ils font ce travail pour subvenir à certains de leurs besoins d’autant plus qu’ils sont issus de familles modestes. Pour Bintou Sylla, écolière de son état, « mes parents n’ont pas de moyens. C’est très difficile qu’on trouve même à manger. Je profite de ces grandes vacances pour vendre les oranges afin d’avoir le prix de mes outils d’écoliers avant l’ouverture des classes », a-t-elle laissé entendre.
Souvent à Kindia, plusieurs gamines sont victime de viol pendant leur activité de commerce. Le mois dernier, un jeune a été condamné à 10 ans de réclusion après avoir violé une fille de 13 ans qui vendait du manioc. D’autres aussi sont exposés à des cas de maladies pendant cette saison hivernale.
Malgré la présence de plusieurs ONG en charge de la protection des enfants, aucune disposition n’est prise pour éradiquer ce phénomène dans la commune urbaine de Kindia.
De Kindia, Sékou Komoyah Kaba pour Guineematin.com
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