Aucun bruit ne se faisait entendre ce mercredi matin dans la cour de l’école du lycée 1er mars de Matam. Les élèves, sans doute dégoûtés par l’absence répétitive des enseignants, ont eux aussi préféré rester à la maison. Seuls quelques membres de la direction ont été trouvés sur place, avec la même consigne : ne rien dire aux journalistes !
A rappeler que depuis onze jours, le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLEGC) a lancé la deuxième phase de sa grève, après un appel sans succès à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Mais, le Gouvernement refuse toute négociation, arguant que le leader de la grève, Aboubacar Soumah, n’est pas légitime. De temps à autre, les autorités guinéennes font semblant de faire des efforts en rencontrant les anciens dirigeants du syndicat, considérés par les enseignants comme corrompus et à la solde du pouvoir. A leur sortie, chaque camp dénonce la grève et personne ne sort la moindre proposition de sortie de crise. Or, au-delà de la paralysie de l’école guinéenne, cette grève a déjà suscité des troubles qui ont entraîné des pertes en vies humaines à Conakry.
Siba Guilavogui était à Matam pour Guineematin.com