Ils étaient au grand complet : maitres Paul Yomba Kourouma, Salifou Béavogui, Aboubacar Sylla et Alseny Aissata Diallo. Les magistrats, les administrateurs territoriaux, les cadres de l’administration et les responsables du RPG Arc-en-ciel ont été la cible des avocats. Tous ont été cloués au pilori par les avocats de l’UFDG qui ont dénoncé « leur implication » dans le processus électoral en faveur du parti au pouvoir.
C’est maitre Paul Yomba Kourouma qui a été le premier à allumer la mèche. « Ce scrutin n’en est pas un. Les magistrats n’ont même pas cherché à cacher leur vocation à servir le RPG qui n’a gagné nulle part », dénonce-t-il.
Ensuite, maitre Aboubacar Sylla a critiqué ouvertement les ministres Chiekh Taliby Sylla (de l’Energie), et Oyé Guilavogui (des Transports). Il les accuse d’avoir distribué de l’argent à Kindia. « Les ministres parrains des préfectures ont obligation de résultat s’ils veulent bénéficier des prochains décrets, s’ils veulent rentrer dans les grâces du chef. C’est pourquoi, il fallait tricher », a dit en substance maitre Sylla.
Maitre Salifou Béavogui, qui a séjourné en Guinée Forestière, est revenu en détails sur de nombreuses irrégularités qui ont entaché le scrutin à Kissidougou, Guéckédou et Macenta. « Nous avons à un scrutin à sens unique, organisé dans le seul but de faire gagner un camp contre les autres. Je suis arrivé à Kissidougou deux jours avant le scrutin du 04 février. J’ai constaté sur place que l’administration était présente, vivante et elle devait prendre une part active aux opérations de vote et de dépouillement, et même associer à la proclamation des résultats provisoires », a dit l’avocat.
Ce qui fait le plus mal, estime l’avocat, qu’en dépit de toutes les preuves, « madame le juge de paix de Kissidougou a rejeté notre recours, pour faute de preuves. Je ne sais pas quelle preuve on peut produire en dehors des procurations qui sont signées des chefs de quartiers, lorsque le président de la CEPI vient dire j’ai délocalisé quatre bureaux de vote, lorsque le président de la CEPI vient reconnaitre qu’un bureau de vote a été installé dans la concession du secrétaire général chargé des collectivités, lorsqu’on a des cartes d’électeurs qui ont été saisies. En cette période sensible, qui connait le flottement en l’air d’un décret présidentiel dans le secteur de la justice, quel est le juge qui ose prendre le risque de donner tort au RPG Arc-en-ciel ? »
Maitre Béa a également dénoncé les mêmes irrégularités à Guéckédou et à Macenta. Dans la préfecture de Macenta, c’est le préfet en personne, monsieur Touramany Diabaté qui a été déféré à la justice. Il devra répondre des faits de manœuvres frauduleuses, menaces, intimidation, vol de cartes d’électeurs, blocage du processus électoral, favorisation de fraude, soustraction de bulletins.
Alpha Mamadou Diallo pour guineematin.com
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