Sidiki Touré, dont l’atelier se trouve au quartier Kipé, dans la commune de Ratoma, exerce ce métier depuis 1975. Il a été formé à l’Institut des Arts de Bamako, la capitale malienne.
Pour lui, la sculpture est un métier noble mais qui n’a pas de considération en Guinée. « La sculpture est un grand métier que beaucoup d’enfants auraient appris aujourd’hui. Mais, le problème est que le métier ne représente rien pour l’Etat guinéen et les guinéens eux-mêmes. Moi, je me suis battu depuis 1993 avec l’Association Française du Développement et du Progrès (AFDP) pour la mise en place d’un village artisanal où tous les artisans vont se retrouver. Mais, l’Etat ne nous a toujours pas aidés dans ce sens. J’ai choisi beaucoup de lieux, notamment à la cité chemin de fer ou à Belvédère. Ils n’ont pas accepté. J’ai tout fait, mais je n’ai pas eu gain de cause ».
Pour ce qui est du bois, principal matériau de son travail, monsieur Touré dit que « le bois coûte cher à Conakry. Je viens de Kankan comme ça, où j’achète toujours le bois. Là-bas, il y a l’ébène qui vient de Bamako, il y a le Mélina (bois blanc), le bois rouge. Le bois qu’on achète à dix mille ou quinze mille francs guinéens à Kankan, je l’achète à soixante mille, soixante-dix mille francs à Conakry. Après avoir sculpté, je revends les articles à cent mille, deux cent mille, jusqu’à cinq cent mille, un million de francs guinéens ».
Toute fois, monsieur Diané parvient à s’en sortir avec son métier. Selon lui, ce travail lui permet de payer les frais de scolarité de ses quatre enfants dans les écoles privées, de faire face au loyer et autres taxes. Il sollicite la mise en place d’un centre artisanal pour l’exposition de leurs produits.
Mamadou Lamine Kaba, également rencontré au quartier Camayenne, exerce ce métier depuis 30 ans. Il dit avoir constaté « que les gens ne s’intéressent pas à la sculpture en Guinée. Alors que, quand les étrangers viennent ici, ils n’ont pas besoin de vêtements, ils ont besoin de l’art. Mais tout ça, c’est le gouvernement qui est responsable. Il ne veut pas aider les sculpteurs ».
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com