Mais, quelques semaines avant cette fête, les moutons commencent à faire rares dans les parcs de vente de bétail de Conakry. Cela en raison d’un concours de plusieurs circonstances défavorables qui pourraient entraîner une importante hausse des prix du peu qui existe, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Habituellement, à l’approche de la fête de Tabaski, les parcs de vente de bétail de Conakry se remplissent de moutons comme jamais durant l’année. Mais cette année, on risque d’assister à une situation tout à fait contraire. Car, selon les vendeurs de bétail, plusieurs difficultés compliquent aujourd’hui leurs activités. Des difficultés qui sont liées entre autres, à l’approvisionnement et à l’acheminement du bétail vers la capitale, explique Mamadou Diouma Diallo, vendeur au parc de vente de bétail de Momo Liberté.
« Actuellement, il est difficile d’avoir des moutons. Moi je vais jusqu’à Dogomet et à Kindia pour acheter des moutons. C’est à Dogomet où on achetait un peu moins cher. Mais actuellement, là-bas aussi, les moutons coûtent chers. Et puis, depuis que le pont de Linsan s’est affaissé, une fois qu’on arrive là-bas, on souffre beaucoup avec nos moutons. On peut rester sur place pendant deux à trois jours. Après quand on arrive ici, il est aussi très difficile d’avoir des herbes pour nourrir nos moutons », explique-t-il.
En plus de tous ces problèmes, Elhadj Mamadou Guêto Diallo, le président des vendeurs de bétail de Conakry, dénonce aussi l’augmentation du prix du carburant et les frais de dédouanement qu’il juge exorbitants. Tout cela impacte leurs activités, soutient-il. « Si le prix du carburant monte, tous les autres prix vont monter. Tout le bétail que vous voyez ici, la plupart viennent de la République du Mali. C’est là-bas que nous achetons notre bétail et quelques fois à l’intérieur de la Guinée.
Tu achètes des moutons au Mali, tu viens jusqu’à Kourémalé, si on te fixe les frais de dédouanement par tête, tu vas regretter pourquoi tu les as achetés. On s’est plaint de ça maintes fois, mais il n’y a toujours pas de solution. Maintenant au lieu de payer 8 millions pour déplacer un camion de Bamako à Conakry, il y a des camions par exemple qui prennent 200 têtes, on te demande de payer 12 millions. Après toutes ces dépenses, quand tu viens les revendre ici, on te dit que c’est cher », déplore le président des vendeurs de bétail de Conakry.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com