Le 17 juillet 1998, le statut de Rome, qui a mis en place la cour pénale internationale a été adopté dans la capitale italienne, et il est entré en vigueur le 1er janvier 2002 avec 123 Etats Parties. 20 ans après, la coalition guinéenne pour la CPI a célébré cette date historique ce mardi 17 juillet 2018, à travers une conférence de presse à Conakry.
« Nous célébrons les 20 ans du statut de Rome parce que c’est la première fois que l’humanité a eu une juridiction pénale internationale permanente. Et nous entendons mener plusieurs activités dans ce cadre comme l’a recommandé le président de la Cour jusqu’au 31 décembre 2018 », a indiqué Maître Hamidou Barry, président de la coalition guinéenne pour la cour pénale internationale.
Pendant cette semaine, les Etats Parties vont formaliser pour que le crime d’agression soit jugé devant la cour pénale internationale. Ainsi, la cour pénale internationale aura quatre compétences : crimes de guerre, crimes de génocide, crimes contre l’humanité et enfin crimes d’agression. Et je vous informe que le droit national guinéen, c’est-à-dire le code pénal d’octobre 2016, a intégré le crime d’agression en ces articles 796 et suivants, l’a défini et prévu la peine qui est applicable. C’est la réclusion criminelle à perpétuité », a-t-il expliqué.
Selon le statut de Rome, on entend par crime d’agression, « la planification, la préparation, le lancement ou l’exécution par une personne effectivement en mesure de contrôler l’action politique ou militaire d’un Etat, d’un acte d’agression qui, par sa nature, sa gravité et son ampleur, constitue une violation manifeste de la Charte des Nations Unies ».
Maître Hamidou Barry a eu aussi à s’exprimer sur les critiques formulées à l’encontre de la cour pénale internationale. Une juridiction perçue comme étant un instrument des pays riches contre les pays pauvres, le continent africain en particulier. Une position que ne partage pas du tout le président de la coalition guinéenne pour la CPI.
« Il ne faut pas qu’on stigmatise la cour pénale internationale. C’est un instrument, c’est un bijou de l’humanité. C’est la première fois, depuis la première et la deuxième guerre mondiale, que l’humanité a créé une juridiction pénale internationale permanente et qui travaille. C’est vrai que le travail n’est pas parfait, mais si on critique notre justice, nous devons aller vers cette justice pour qu’elle marche.
Donc partons aussi vers la cour pénale internationale pour que cette cour, enfin, elle soit universelle, efficace et totalement indépendante. C’est les africains qui envoient les africains à la CPI. Pour éviter d’aller là-bas, il faut arrêter de commettre des crimes qui relèvent des compétences de la cour pénale internationale », estime l’avocat.
Alpha Fafaya Diallo pour Guinemmatin.com
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