L’équipe du Centre International de Recherche et de Documentation (CIRD) a été accueillie dans la salle de conférence du centre d’écoute, de conseil et d’orientation des jeunes (CECOJE). La rencontre a connu une forte mobilisation de sages, de femmes et de jeunes venus de tous les quartiers de la commune urbaine de Labé.
C’est pourquoi, les enquêtes montrent que la Guinée fait partie des 28 pays africains où se pratiquent le plus l’excision. Et les filles se marient très tôt : 30% des filles en Guinée se marient avant 15 ans et 60% avant 18 ans. Et entre 2012 et 2016, on a constaté après deux enquêtes que l’excision n’a pas du tout baissé en Guinée. On est toujours à une moyenne de 97 %. Et ici dans la région administrative de Labé, c’est 99%, la plus forte prévalence qui puisse exister.
Ça veut dire que toutes les sensibilisations ont été battues en brèche parce qu’on appelle les traditions, les cultures et les mœurs. C’est pourquoi, le CIRD a jugé utile de revenir vers les populations pour qu’elles s’expriment et qu’elles révèlent les meilleures stratégies qui puissent s’adapter à nos aires culturelles », a dit Amadou Lamarana Diallo.
Les sensibilisateurs du CIRD ont procédé ensuite à la projection d’un film documentaire qui montre les conséquences liées aux mariages précoces et forcés et les mutilations génitales féminines, avant de donner la parole au public pour qu’il puisse poser des questions et avoir des éclaircissements. Certains citoyens de la ville ont également pris la parole pour donner quelques stratégies à mettre en œuvre pour réussir ce combat.
Et selon Aminata Diallo, présidente du club des jeunes leaders de Labé, il faut d’abord éduquer et former les jeunes filles. « Pour être à l’abri du mariage précoce, les filles ne doivent pas être ambitieuses. Il faut également que nous filles, qu’on change nos comportements. Deuxième solution, c’est de démultiplier ce genre de campagnes de sensibilisation même dans les villages les plus reculés. Parce que c’est dans ces parties de la Guinée que ces pratiques sont récurrentes. Et dernièrement, il faut instaurer la communication entre parents et filles », préconise la jeune fille.
Le centre va en faire un micro projet qui sera soumis aux partenaires techniques et financiers de la Guinée, à tous les intervenants dans ce domaine pour qu’ils puissent appuyer les réalisations sur le terrain, afin de mettre fin aux mariages précoces et forcés et les mutilations génitales féminines en Guinée. Après la commune urbaine de Labé, la mission du CIRD se rendra demain mercredi, 12 septembre dans la sous-préfecture de Hafia pour poursuivre cette campagne.
De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guinéematin.com