Sheikh Affan a été appelé à la barre où il a décliné son identité. Puis, ses avocats ont commencé par soulever une question préjudicielle en ce qui concerne la citation qui vise leur client puisqu’il y en avait deux. « Monsieur le président, avant de commencer les débats, nous voulons savoir laquelle des citations qui vise notre client doit être abordée, puisque nous sommes avec deux citations directes contre la même personne », a fait savoir Me Lancinè Sylla.
Sur cette première exception, les avocats de la défense n’obtiendront pas gain de cause. Mais, cela n’a pas découragé Me Lancinè Sylla qui a soulevé une autre exception, portant cette fois-ci sur le délai de comparution du prévenu. Une demande qui a soulevé de longs échanges entre le ministère public, la partie civile, et la défense.
Finalement, le juge Amadou Kindy Baldé va statuer en rejetant cette seconde exception avant de renvoyer l’affaire à demain mardi, 25 février 2020, pour l’ouverture des débats.
Mais contre toute attente, le renvoi a été fait pour demain, comme si le tribunal était obligé de suivre la marche que lui dicte la partie civile. C’est une situation qui nous inquiète parce que le tribunal ne doit pas être là pour satisfaire les desiderata de la partie civile. Le tribunal doit être là pour appliquer la loi dans toute sa rigueur. Le fait de renvoyer l’affaire pour demain, cela n’est pas conforme aux usages, aux pratiques de nos juridictions. C’est très déplorable que cela arrive », a-t-il laissé entendre.
Heureusement sur siège, le tribunal a mis les choses au point en retenant que c’est la citation servie le 18 pour l’audience du 23 décembre qui avait saisi le tribunal. Cette question était évacuée, cette même défense, qui avait déjà bénéficié d’un renvoi, est revenue encore, dans sa manœuvre toujours de perpétuer cette procédure, solliciter un autre renvoi sur le fondement à tort de l’article 659 du Code de Procédure Pénale. Nous sommes opposés, mais enfin de compte, c’est la décision du tribunal qui est au-dessus de tous », a indiqué l’avocat.
Pour finir, maître Pépé Antoine Lama a dit que ce dossier va faire trembler. « Nous serons là prêts à aborder ce dossier parce que c’est un dossier solide comme du béton. C’est un dossier qui va faire trembler, un dossier qui va mettre fin à des communications à tendance communautaristes, un dossier qui va sanctionner des comportements violents parce qu’il faut le dire, les faits reprochés à Sheikh Affan sont suffisamment graves. Ils sont de nature à menacer la paix publique. »
Il faut rappeler que Cheick Ahmed Fofana, chantre de l’ethnocentrisme et du régionalisme sur les réseaux sociaux, avait été condamné en 2013 pour escroquerie avant d’être gracié en 2015.
Siba Guilavogui pour Guineematin.com
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