Accueil A LA UNE Guinée : à défaut d’être députés, les candidats sont dépités

Guinée : à défaut d’être députés, les candidats sont dépités

Pour leur faire avaler la couleuvre de report, le président Alpha Condé avait rassuré ses partisans que le report du double scrutin était de deux semaines seulement, ajoutant que seuls les partis ayant fait déjà acte de candidature devaient être autorisés à participer à ces élections législatives. Mais, on l’a déjà écrit, c’était un baroud d’honneur. Le report était sine die. Ces élections risquent même d’être renvoyées aux calendes grecques.

Et, c’est cela qui pose problème aux partis politiques qui s’étaient lancés dans la compétition. Les « leaders » de ces partis voient leur espoir de devenir honorables députés voler en éclat. A l’absence des ténors de l’opposition, si les élections se déroulaient rien n’aurait empêché ces candidats d’être élus. D’autant plus que le RPG avait intérêt à ce que la communauté internationale reconnaisse les résultats. Malheureusement pour ces candidats, l’opposition, le FNDC et la communauté internationale ont décidé autrement.

Ces candidats, dont certains se voyaient déjà dans une grosse et belle cylindrée d’honorable député à l’Assemblée nationale, sont dépités. Le report suscite leurs courroux. Et, ils veulent se faire entendre à travers une marche de protestation. Pour réclamer la tenue des élections qui leur permettrait de changer de statut.

Mais, il y a un obstacle de taille sur le chemin menant à l’hémicycle. En réalité, le président Condé a, une nouvelle fois, montré son côté imprévisible. Il a tout simplement roulé ces candidats dans la farine. En effet, en associant le référendum aux élections législatives, le chef de l’Etat a scellé le sort de ces élections. Parce que des élections législatives non couplées avec le référendum auraient pu bel et bien se tenir sans la participation de l’opposition. Mais, cela n’arrangeait pas Alpha Condé. Pour lui, la seule raison d’être de ces élections, c’est si elles ont lieu avec son référendum.

Or, ce qui arrange le président n’arrange pas ses alliés de circonstance que sont les candidats aux élections législatives. Pour Alpha Condé, des élections législatives sans référendum n’ont aucun intérêt. Même si son parti peut réaliser un score à la Soviétique. Mais, c’est moins le nombre de députés que son parti peut avoir qui l’intéresse que son troisième mandat. Pour leur crédibilité, les partis qui ont accepté d’aller aux élections devaient, dès lors que la décision de coupler ces élections au référendum a été prise, se retirer du processus.

Si certains candidats continuent à rêver encore, en revanche d’autres ne se font désormais aucune illusion. Ils savent que la messe est dite. La perspective de devenir honorable député s’éloigne chaque jour davantage. D’où leur colère. Certains partis appellent tous les candidats à manifester, y compris le RPG. Mais cela aussi constitue un autre baroud d’honneur.

Ce report sine die qui ne dit pas son nom brise le rêve de certains candidats. Surtout pour ceux qui ne peuvent pas être élus que si l’opposition la plus représentative participe aux élections. Connaissant bien l’adage selon lequel « A défaut de la mère on se contente de la grand-mère », ces candidats savaient qu’à défaut de grands partis, ce sont les candidats qui seraient élus. Ils étaient aux anges. On a même vu des affiches qui annonçaient en langue nationale « C’est notre tour maintenant ». Entendez d’être député. Quand tous ces espoirs s’effondrent comme un château de cartes, on imagine aisément l’état d’âme dans lequel se trouvent ceux qui sont perçus par l’autre opposition comme les « collabos ».

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 664 27 27 47

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