C’est-à-dire, la femme n’a pas le droit de jouer avec les fusils, les avions, les voitures. On te dit que ça, c’est pour les garçons. Quand tu es encore enfant, à la maison, tous les travaux domestiques, la lessive, la cuisine, c’est spécialement dédié aux filles et ça, c’est fait que nous grandissons comme ça, avec cette mentalité. Ce qui fait qu’aujourd’hui, malgré l’existence d’un cadre juridique et politique, parce qu’il y a les lois qui protègent les femmes, il y a souvent des discours politiques pour influencer, mais malgré ça, les inégalités continuent », a dénoncé Fatou Keïta.
Par ailleurs, la présidente du MPL a dénoncé la pratique de l’excision, un autre facteur qui empêche l’épanouissement de la fille et de la femme. « Parlant de l’excision, dans certaines communautés, tu n’oses pas en parler, pour dire qu’elle n’est pas bonne. Pourtant, l’excision cause des traumatismes chez certaines femmes. Ça, ce sont des facteurs qui empêchent les femmes de s’épanouir. »
Pour ce qui est du rôle de la femme dans l’alternance démocratique en Guinée, Fatou Keïta a insisté sur l’éducation et l’engagement de la femme pour y arriver. « Pour que la femme puisse jouer un rôle, il faut que la femme ait une bonne éducation dès à la base. Quand elle a une bonne éducation, il faut que la femme soit prise en compte. Parce que nous rencontrons des difficultés dans le cadre de l’éducation, mais il y a quand même des filles, malgré ces obstacles, qui arrivent à obtenir des diplômes universitaires. Après, elles ont des difficultés, même s’ils sont fonctionnaires d’Etat, d’autres dans les entreprises et partis politiques. Mais seulement, peu d’entre elles occupent les grands postes de responsabilité et c’est de cela il s’agit.
Quand tu ne décides pas, tu ne peux rien apporter, parce que si tu es seulement là et simple membre, ce que tu dis n’est pas pris en compte… Vous voulez que la femme participe à l’alternance démocratique, comment ? Moi, je ne suis pas trop optimiste… Les femmes doivent être au cœur des choses, si elles doivent contribuer à changer les choses. Mais, si elle est mise au second plan, elle ne peut rien apporter. La femme ne peut contribuer à l’alternance démocratique que si elle est dans la bonne position, et pour qu’elle soit dans la bonne position, surtout sur le plan politique parce qu’on parle de l’alternance, il faut que les femmes refusent de n’être que de simples membres des partis politiques », a exhorté la présidente du Mouvement Panafricain des Leaders.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com