Le contesté double scrutin du 22 mars prochain divise la classe politique guinéenne. Des doutes subsistent quant à la capacité de la CENI à toiletter le fichier électoral, décrié par les opposants et épinglé par les experts électoraux de l’OIF et de la CEDEAO.
Selon Aboubacar Biro Soumah, président du PPC, ce fichier est à la base de la crise que connait notre pays et il n’y aurait pas vote jusqu’à ce qu’il soit assaini. « Depuis deux ans maintenant, l’opposition se bat pour avoir un fichier digne de nom. Il y a eu des audits menés par le Système des Nations Unies. Ces audits ont prouvé que le fichier guinéen était pourri. Les deux tiers des électeurs sur ce fichier n’étaient pas normaux. La recommandation principale de cet audit demande que tous les électeurs repassent devant les machines pour avoir un fichier propre. Malheureusement, le pouvoir a refusé d’appliquer ces recommandations.
Il y a eu des doublons, des mineurs dans ce fichier. Il y a eu aussi des distributions des cartes d’électeurs. Certains citoyens ont reçu plusieurs cartes, comment allons-nous faire pour retirer ces cartes ? Avec toutes ces irrégularités, nous vous rassurons que le 22 mars, il n’y aura pas d’élections en République de Guinée. Vous savez que le pouvoir est en train de tout faire pour ne pas sortir du mois de mars. Parce qu’à partir du mois d’avril, il sera impossible de modifier la constitution. C’est pourquoi il est en train de tout faire aujourd’hui pour valider cette élection même si c’est un seul bureau de vote qui ouvre », explique-t-il.
Parlant de la découverte d’un premier cas de coronavirus en Guinée, Aboubacar Biro Soumah a dit toute son inquiétude avant d’inviter les citoyens de respecter les mesures d’hygiènes édictées par les autorités sanitaires. « Nous sommes face à une situation alarmante. Tout le monde est inquiet, c’est devenu une pandémie face à laquelle aucun pays n’est épargné. C’est devenu très préoccupant. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons annulé notre assemblée générale pour tenir une réunion de bureau. Je demande donc à tous nos compatriotes de rester attentifs. Nous demandons à tout le monde de suivre les directives des autorités sanitaires. Il faut aussi que chacun s’approprie des moyens et méthodes hygiéniques », a-t-il lancé.
Toutefois, le leader du PPC s’est attaqué à la décision du gouverneur de Conakry interdisant tout rassemblement de plus de 100 personnes, au moment où la campagne pour le double scrutin législatif et référendaire se poursuit sur le terrain. « Cette décision du gouverneur ne reflète pas la réalité. S’il faut interdire les rassemblements, il faut l’élargir. Aujourd’hui, si on dit de ne pas réunir plus de 100 personnes, il faudra fermer les marchés, les mosquées et les églises. Il faut interdire les campagnes de soutien car dans le décret de fixation de la date des élections, le président dit que la campagne électoral continue. »
Alsény KABA pour Guineematin.com