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Moudjitaba Barry tire la sonnette d’alarme : « 6 mois sans définir la durée de la transition, c’est assez »

Depuis plus de six (6) mois, les guinéens vivent dans une transition dont la durée n’a toujours pas été définie par la junte qui a pris le pouvoir le 5 septembre 2021. Une situation préoccupe bon nombre d’acteurs sociopolitiques du pays. C’est le cas de Moudjitaba Barry, président de la 3ème Dynamique et membre du Cercle de la Réflexion sur la Transition (CRT). Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, cet activiste de la société civile a exprimé son inquiétude devant la tournure des événements avant de faire des suggestions au CNRD.

Les guinéens s’interrogent sur la direction que prend la transition ouverte depuis le renversement d’Alpha Condé par le Groupement des forces spéciales (GFS). Pour Moudjitaba Barry, il y a de quoi se poser des questions malgré les avancées enregistrées. « Il faut dire que la transition est dans une situation un peu compliquée actuellement. C’est vrai qu’il y a eu des actes positifs. Ça, il faut le reconnaître. Les frontières étaient fermées et le CNRD, à travers le colonel Mamady Doumbouya, a ouvert les frontières, il y a eu la libération des prisonniers,  la réduction du prix du carburant,  la réduction des appels téléphoniques. Je pense que ça, c’est des actes à saluer… ».

Moudjitaba Barry, président de la 3ème dynamique, et membre du cercle de réflexion sur la transition CRT

Pour le président de la 3ème Dynamique, le CNRD doit désormais définir la durée de la transition pour permettre à notre pays de retrouver la légalité. « Attendre 6 mois sans définir la durée de la transition, je pense que cela a causé beaucoup de polémiques dans la cité. Je me demande pourquoi le CNRD ne peut pas appeler les acteurs politiques et ceux de la société civile pour définir ensemble la durée de la transition. Parce que 6 mois sans définir la durée, c’est vraiment assez. Donc, il est important que le CNRD essaye de comprendre l’inquiétude de tous les acteurs guinéens. Je pense que le CNRD doit définir la durée de la transition. La principale mission d’un pouvoir de transition, c’est le retour à l’ordre constitutionnel. Le colonel Mamadi Doumbouya et son équipe ont bien fait de prendre le pouvoir, parce que le président Alpha Condé avait refusé de quitter en faisant un coup d’Etat constitutionnel. Le colonel Mamadi Doumbouya a fait un coup d’Etat militaire. Mais le plus important, c’est de définir la durée de la transition pour que tout le monde s’engage dans le processus électoral, parce que les élections sont un passage obligé pour le retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il laissé entendre.

En outre, cet acteur de la société civile invite les autorités de la transition de ne pas faire dans l’exclusion. « Si nous avons tout abandonné en Europe pour venir chez nous en Guinée, c’est pour faire participer les citoyens dans le processus de la transition. Le président Mamadi Doumbouya a fait appel à la diaspora. C’est à l’issue de cet appel que nous, nous sommes venus. Parce que la première rencontre de concertation du président avec la diaspora, le 15 septembre 2021, nous étions déjà là. Moi, je suis rentré en Guinée le 14 septembre juste pour répondre à cet appel. Il y avait beaucoup d’espoir.  Mais à l’allure où vont les choses, il y a beaucoup de dérapages. Je souhaite que le président et les autorités essayent de comprendre que tout le monde veut que les choses marchent dans ce pays. C’est ça l’inquiétude des citoyens. Donc, il faut éviter l’exclusion, il faut qu’on se mette ensemble pour qu’on sorte définitivement de cette situation pour ne pas que les années à venir qu’on parle aussi d’une autre transition », conseille Moudjitaba Barry.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

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