Accueil A LA UNE Gestion de l’administration : les éternels chantiers de la République !

Gestion de l’administration : les éternels chantiers de la République !

Depuis le 5 septembre dernier, notre pays est en mode normalisation. Par la force des choses, le CNRD (Comité National de Rassemblement pour le Développement) a mis l’ordre constitutionnel du pays entre parenthèses, le temps d’une transition. Une transition, qui est censée préparer l’avènement d’une nouvelle République, et qui ne saurait régler en totalité les problèmes auxquels notre pays est confronté.

Avec le recul, il est loisible de constater qu’après plus de  cent jours de gestion du pays, le gouvernement de Mohamed Béavogui, dont la formation a été bouclée le 4 novembre 2021, semble déjà à bout de souffle. Pour la simple raison que nous assistons à un blocage  du fonctionnement de l’administration qui ne dit pas son nom. Il apparaît de plus en plus que la démarche visant à donner un meilleur visage à l’administration a été galvaudée. Autrement dit, le chantier de réforme de l’administration est aujourd’hui confronté à ‘’ une erreur de casting’’ de la part des sherpas du Président de la transition.

En compulsant la feuille de route du Premier ministre, chef du gouvernement, présentée le 27 décembre 2021, sur les cinq axes déclinés par celu-ci, le dernier et 5 ème axe, qui concerne la question essentielle des infrastructures et l’assainissement a retenu notre attention. A notre entendement, le volet infrastructures devrait intégrer les chantiers à ouvrir, et ceux qui depuis belle lurette sont inachevés pour des raisons diverses.

Cette semaine, nous évoquerons les éternels chantiers de la République, qui, sauf erreur ou omission de notre part, ne sont pas pris en compte dans la feuille route du chef de gouvernement. Il s’agit entre autres :

  • Des abattoirs modernes de Dubréka : un projet qui avait été initié au temps du ministre Mamadou Mouctar Diallo, qui s’occupait du secteur de l’Elevage et de la Production animale, dans le gouvernement de la transition de Jean Marie Doré. Il n’a toujours pas évolué, plus de dix ans après. Il serait judicieux pour le Vérificateur Général de lorgner de ce côté, afin de s’enquérir des raisons de l’arrêt de ce chantier, dont l’importance n’est plus à démontrer pour les consommateurs.
  • Le siège de l’ex ministère de la Jeunesse et de l’emploi des Jeunes : En 2018, les travaux d’extension/ rénovation du siège de ce ministère sont engagés tambours battants. Et contre toute attente, ces travaux ont été interrompus moins de deux ans après. Aujourd’hui, ce chantier offre un désolant spectacle et fait parler d’une gestion peu vertueuse des deniers publics.
  • La prison de haute sécurité de Dubréka : au regard de la surpopulation carcérale de la maison d’arrêt de Conakry, le gouvernement avait envisagé en 2015, la construction d’une prison de haute sécurité à Dubréka avec toutes les commodités d’usage. Cet ambitieux projet était estimé à environ 200 milliards de francs guinéens pour une capacité de 1 500 prisonniers contre 1 250 à la maison d’arrêt de Coronthie, qui héberge de nos jours trois fois plus. Prévu pour un délai contractuel de 15 mois, ce chantier à l’instar des sus nommés est à l’arrêt. Les causes devraient être données par le ministère de la justice maître d’ouvrage de ce chantier.
  • Le Centre national d’orthopédie de Donka : créé par Décret 294/SGG/PRG du 18 octobre 1972, et érigé en Etablissement Public doté de la personnalité civile et morale et de l’autonomie financière suivant Décret N° 085/PRG/SGG du 16 juillet 1982, le Centre National d’Orthopédie (CNO) est un service socio- sanitaire qui dispense des soins et l’appareillage en faveur des personnes en état d’incapacité et /ou handicapées.

Installés dans l’enceinte de l’ex Ecole nationale de sage-femme, les bâtiments du CNO en raison de leur vétusté ne résistaient plus aux secousses des machines et équipements utilisés. D’où la requête de la Direction Générale, via le ministère des Affaires Sociales pour la reconstruction/extension de ce centre. Pour une durée contractuelle de 19 mois avec une enveloppe financière de près de vingt milliards de nos francs, ce chantier aujourd’hui à l’arrêt a été lancé au mois d’août 2012. Par la faute d’entrepreneurs défaillants, et d’un manque de suivi, les personnes porteurs de handicap rongent leurs freins, en attendant une bienveillante attention des autorités de la transition.

Par Abdoul Salam Sow

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