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Sanctions de la CEDEAO contre la Guinée : pour l’OGDH, « c’était plus ou moins prévisible »

Alseny Sall, responsable de communication de l'OGDH

La CEDEAO a sorti une liste de plus de 50 personnes, membres du gouvernement, officiers de l’armée et membres du CNT visées par des sanctions suite au manque de visibilité de la Transition guinéenne. Pour l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH), ces sanctions étaient relativement attendue au regard des actes posés par les tombeurs d’Alpha Condé. C’est Alseny Sall, responsable de la Communication de la structure, qui l’a dit dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce vendredi 23 septembre 2022.

La CEDEAO n’a pas fait dans la dentelle contre la junte qui dirige la Guinée depuis le 05 septembre 2021. Pour des observateurs, ces sanctions n’étonnent pas au regard des actes posés par les tenants du pourvoir. « C’était une situation plus ou moins prévisible, en raison du manque de transparence qui caractérise la conduite de la transition en Guinée. Depuis le 5 septembre, comme vous le savez, la société civile, les acteurs politiques, tout le monde a toujours demandé à ce qu’il y ait un cadre de concertation, à ce que la transition soit menée de manière inclusive, d’autant plus que la charte de la transition prévoit vraiment qu’il y ait ce comité qui permettrait de rassembler tous les acteurs socio-politiques dans un cadre de concertation pour discuter de la transition », rappelle Alseny Sall de l’OGDH.

Au regard du manque de visibilité sur la transition guinéenne, la CEDEAO n’avait pas d’autres choix que de prendre des sanctions au détriment de la Guinée, se désole notre interlocuteur. « Nous sommes à une année de transition. Comme vous le savez, la CEDEAO est une institution sous-régionale qui est régie par des règles et des principes, et évidemment, je pense que c’est en application des règles et des principes que la CEDEAO a très malheureusement fini par prendre des sanctions contre la Guinée. Cela n’est pas à l’avantage du pays. Il faudrait, au niveau de nos autorités, que les gens se ressaisissent et qu’ils écoutent les institutions internationales quand elles s’adressent à nous et ne jamais fermer la porte du dialogue. Seul le dialogue avec ses institutions nous permettrait de sortir de la crise dans laquelle nous sommes actuellement », a laissé entendre Alseny Sall.

Pour ce qui est de la relance du cadre du dialogue, le responsable de la Communication de l’OGDH pense qu’une implication réelle du Colonel Mamadi Doumbouya, chef de la junte, et la nomination d’un médiateur pourraient contribuer à désamorcer la crise. « Aujourd’hui, il faut qu’on accepte de se dire la vérité, mais il faut que le CNRD accepte de créer un cadre de dialogue, parce qu’il y a une crise de confiance des acteurs. En raison de l’ampleur de la crise, il faut aujourd’hui un médiateur international qui va créer le climat de confiance qui permettra de ramener tous les acteurs représentatifs de la nation autour de la table. Peut-être que ces sanctions prises contre la Guinée résulte du rapport que le médiateur de la CEDEAO, Yayi Boni a fait, même si n’on a pas beaucoup d’informations sur le rapport qu’il a rendu après ses missions en Guinée. Quoi qu’il en soit, les sanctions sont tombées, elles ne sont pas à l’avantage du pays, elles ne sont pas à l’avantage de la bonne conduite de la transition. Mais, il faut que le CNRD écoute parce que le colonel Mamady Doumbouya l’a dit le 5 septembre, qu’il veut mener la transition avec l’ensemble des acteurs de la nation. Il faut qu’on évite, comme il l’a dit, les erreurs du passé. J’ai toujours dit que l’implication personnelle du Colonel Mamadi Doumbouya permettrait de ramener les autres parties prenantes à la table des négociations », martèle Alseny Sall.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com

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