La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a décerné hier, lundi 31 octobre 2022, un mandat d’arrêt contre 18 personnes poursuivies devant elle pour exercice illégal de la profession de pharmacien en République de Guinée, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Alors qu’elles étaient toutes présentes à la première audience, les 18 personnes ont brillé par leur absence aujourd’hui, à la surprise générale des parties prenantes à la procédure. Il s’agit de Mamadou Alpha DIALLO, Lamine KABA alias Loubama, Goffing SOUMAORO, Sory CISSE, Mamadou DIALLO, Souaibou KONATE, Chérif BARRY, Alpha BARRY, Mamadou Tanou BARRY, Abdoulaye DIALLO, Lancinet FOFANA, Elhadj Bakary SIDIBE, Abdoulaye DIALLO, Mamadou CHERIF, Sadou Sow, ELhadj Sanoussy DANSOKO, Ayouba sOUARE et d’Elhadj Sayon CAMARA (tous non-détenus).
Ayant constaté l’absence des prévenus, la Cour a finalement décidé de décerner un mandat d’arrêt contre eux et renvoyé l’affaire au 14 novembre 2022. Une décision que les avocats de la défense et de la partie civile jugent normale et conforme à la loi. « L’affaire a été renvoyée à la date de ce lundi pour la comparution de nos clients mais fort malheureusement ils n’ont pas comparu aujourd’hui encore comme lors des deux précédentes audiences », a confié Me Mountagha Kobelé Keita, qui dit ignorer pour quel motif ses clients ont créé le vide. Pourtant, il affirme que les prévenus étaient informés de la tenue de l’audience d’aujourd’hui.
« On a été désagréablement surpris que nos clients brillent par leur absence. Mais en tout état de cause, la décision a été prise par la Cour puisque force doit rester à la loi. Et, s’ils ne sont pas venus, on ne peut pas les représenter. Maintenant que la Cour a pris la décision de décerner un mandat d’arrêt contre eux, on ne peut rien. C’est la loi, elle s’impose à tous », estime Me Keïta. Il rappelle que c’est la 3ème audience aujourd’hui qu’ils ne sont pas là. « La Cour était obligée de prendre une décision qui sied. C’est pourquoi ils ont jugé nécessaire de décerner un mandat contre eux. Donc nous attendons », indique Me Mountagha Kobelé Keita, avocat de la défense.
De son côté, Me Faya Gabriel Kamano, avocat de l’Etat dans cette procédure, a salué cette décision de la CRIEF. « Sauf erreur de ma part, nous sommes à la 4è audience dans cette affaire. Les prévenus n’ont pas comparu aujourd’hui. Mais ce n’est seulement aujourd’hui qu’ils n’ont pas daigné comparaître. Ils sont venus lors de la première audience au cours de laquelle, leurs conseils ont sollicité un renvoi afin de prendre connaissance du dossier. Et le dossier a été renvoyé à leur demande. Donc depuis ce renvoi, ils ne sont plus jamais venus à l’audience. Aujourd’hui, donc, vu cette autre absence des prévenus, la Cour s’est vue dans l’obligation de décerner un mandat d’arrêt contre eux. Et la Cour n’a fait que respecter la loi sur le fondement de l’article 478 du code de procédure pénale », tranche Me Kamano.
Il ajoute que lorsqu’un prévenu est régulièrement cité à comparaître devant un tribunal ou une Cour comme c’est le cas pour cette juridiction, il a l’obligation de comparaître effectivement. « Le prévenu a la même obligation, lorsqu’il a connaissance qu’il y a une procédure régulièrement initiée contre lui est pendante devant un tribunal ou une Cour, de comparaître aussi. Alors, les prévenus n’ont pas comparu, ils n’ont présenté aucune excuse valable pouvant amener la Cour à renvoyer le dossier et sans compter que tous les renvois qui ont été faits par le passé avaient été faits pour qu’ils puissent comparaître », déclare l’avocat de l’Etat guinéen. Pour lui, la Cour avait cru en leur bonne foi. Mais leur absence répétée montre qu’ils sont de mauvaise foi.
Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com