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Conakry : le déguerpissement des cabarets de la Cité Solidarité vire à l’affrontement

Des affrontements ont lieu dans l’après-midi de ce mercredi, 8 février 2023, entre agents des forces de sécurité et plusieurs jeunes qui habitent la Cité Solidarité de Taouyah, dans la commune de Ratoma. Un face-à-face qui fait suite à une opération de déguerpissement des cabarets qu’occupaient ces jeunes que les autorités locales qualifient de « loubards ». Plusieurs dégâts matériels ont été enregistrés, deux gendarmes ont été blessés et plusieurs jeunes interpelés par la police, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.

Il s’agit d’un domaine sur lequel l’État veut construire un centre de formation des handicapés pour leur épanouissement. Mais cette idée n’est pas la bienvenue chez certains jeunes. Ils ont défié les policiers et gendarmes déployés sur les lieux en procédant à des jets de pierres. Ils ont vandalisé le bureau de la direction de la Cité solidarité.

Abdoulaye Conté, Chef du quartier adjoint de Ratoma dispensaire

Rencontré sur place, le chef du quartier adjoint de Ratoma dispensaire, Abdoulaye Conté, a apporté des précisions. « Ce qu’on sait de cette situation, c’est un lieu qui est fait pour les handicapés depuis le temps de Sékou Touré. Les handicapés sont là ; avec eux, il n’y a pas de problème. Mais qu’est-ce qu’on a constaté ? Il y a beaucoup de loubards qui sont venus se loger ici pour faire de la délinquance, fumer de la drogue, faire toute sorte de choses ici. Le quartier est intervenu plusieurs fois au niveau de la commune, du gouvernorat, mais rien. La partie que vous voyez là, il y avait des cabarets ici. Le Directeur de la Cité Solidarité a demandé de les enlever. C’est à cause de ça que ces jeunes se sont révoltés. Ils ont transformé ce lieu en un lieu de débauche. Même la mosquée qui est là, ils font de la débauche dedans. Donc aujourd’hui, la sécurité est venue pour les enlever. Ils ont même agressé des gendarmes. Des gendarmes sont actuellement à l’hôpital. Nous demandons aux autorités de nous aider à protéger la Cité solidarité. Parce qu’elle est faite pour des personnes à mobilité réduite et les aveugles », a-t-il laissé entendre.

Dans ces violences, plusieurs dégâts matériels ont été enregistrés. La Direction de la cité Solidarité a été fortement endommagée par les jeunes en colère. Mais selon le directeur Ousmane Touré, un préavis de libération du lieu avait été adressé aux habitants de cette zone. Faisant la sourde oreille, il explique qu’il a été obligé de procéder au déguerpissement.

Ousmane Touré, Directeur de la Cité de Solidarité

« Il y a des personnes valides qui habitent la Cité. Ils ont envahi la cité et ils fatiguent les pensionnaires, c’est-à-dire des personnes handicapées et vulnérables. Nos supérieurs nous ont donnés l’ordre de leur faire sortir. Nous leur avons donné un préavis d’un an. À la saison pluvieuse, on ne pouvait pas les sortir. Donc, on avait dit qu’au mois de décembre, ils n’ont qu’à quitter ils n’ont pas voulu. Au mois de janvier, ils n’ont pas quitté. Nous leur avons dit que la date limite, ça sera ce mois de février, ce mercredi pour détruire les cabarets. On les a attendus jusqu’à 12h, ils n’ont pas voulu descendre le cabaret. Donc, j’ai appelé un menuisier pour décoiffer une partie. C’est à mon fort étonnement, il y a eu une foule de jeunes loubards de la cité. Ils ne sont pas des handicapés. Ce sont des consommateurs de drogue. Ils sont venus, ils ont saccagé le bureau, ils nous ont enfermés. Ils avaient des armes blanches. Ils sont partis chercher du carburant qu’ils vont nous brûler. C’est ce qui m’a obligé d’appeler d’abord la gendarmerie et le commissariat central de Ratoma et remonter les informations au département », a-t-il fait savoir.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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