Plusieurs habitantes de Souguéta, une localité relevant du secteur Marché dans le quartier Sanoyah Km36, étaient dans la rue ce jeudi matin, 9 février 2023. Elles sont sorties protester contre la poussière qui pollue leur vie depuis le début des travaux de construction de l’échangeur du Km36. Les manifestantes disent en avoir marre de vivre dans cette situation difficile, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
A bout de patience, elles ont décidé de se faire entendre. Tôt ce jeudi, plusieurs femmes ont bloqué la route seconde utilisée comme déviation depuis le lancement des travaux de construction de l’échangeur de Sanoyah Km36. Les manifestantes expriment ainsi leur exaspération face à la poussière qui les envahit jusque dans leurs habitations.
Selon Mme Kadiatou Kaba, l’une des manifestantes, au-delà de leur quotidien difficile, c’est leur vie même qui est menacée.
« Nous avons bloqué la route, parce que nous avons trop souffert. Chaque matin, la citerne vient arroser au bord de la route principale, mais elle n’arrive jamais chez nous. Nous sommes abandonnés à la merci de la poussière ici. L’eau que nous puisons, nos ustensiles de cuisine, même l’intérieur de nos maisons, tout est recouvert de poussière. Notre santé est sérieusement menacée par cette poussière que nous inhalons tous les jours. Nous en avons vraiment marre ! ».
Même son de cloche chez Mme Mamata Sylla, une autre habitante de Souguéta. « Nous sommes dans la rue ce matin, parce que nous sommes fatiguées de vivre dans cette poussière. Quand vous portez des habits ici pendant quelques heures, vous êtes obligés de les changer parce qu’ils seront complètement sales. Quand vous mettez de l’eau dans un seau non couvert, vous ne pourrez l’utiliser que pour prendre un bain, pas pour boire. La citerne vient arroser jusqu’à côté d’ici et se retourner, nous, on nous abandonne dans la poussière ici », a-t-elle déploré.
Cette manifestation des femmes de Souguéta est soutenue par les sages de la localité. M. Mohamed Camara, muezzin, estime que ce mouvement de protestation est tout à fait légitime.
« La poussière nous fatigue énormément. Chaque jour, ce sont nos enfants qui viennent puiser de l’eau et arroser ici. Et nous sommes obligés de laver souvent nos tapis, parce qu’au bout d’une semaine seulement, ils sont très sales. Nous souffrons vraiment de cette situation, qui est devenue une grande préoccupation pour nous. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide, en mettant du goudron sur cette route pour nous sortir de cette souffrance », a lancé ce leader religieux.
Malick Diakité pour Guineematin.com
