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TPI de Kaloum : un mandat d’amener décerné contre une vingtaine de dockers du port autonome de Conakry

En audience correctionnelle ce jeudi, 11 mai 2023, le tribunal de première instance de Kaloum a décerné un mandat d’amener contre une vingtaine de dockers qui travaille au port autonome de Conakry. Les concernés sont poursuivis pour « injures publics, coups et blessures, violence et voie de fait » devant cette juridiction. Mais, ils ne daignent pas encore répondre à l’appel de la justice. D’où la décision du tribunal d’ordonner leur comparution forcée dans cette affaire, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans ce dossier, ce sont 26 prévenus qui ont été renvoyés devant la juridiction de jugement. Mais, seulement 5 prévenus ont comparu ce jeudi devant le tribunal correctionnel. Les autres ont brillé par leur absence à l’audience. Ce qui n’a pas empêché la tenue des débats dans cette affaire.

A la barre, les cinq prévenus présents ont tous réfuté les faits articulés à leur encontre. Des faits qu’ils auraient commis à l’occasion d’une manifestation au port autonome de Conakry.

Selon Mohamed Sylla alias ‘’Mezzo’’, membre de la délégation syndicale du port autonome de Conakry, c’est un groupe de chauffeurs occasionnels qui a décidé d’aller en grève.

« Je suis venu pour sensibiliser », s’est-il défendu.

Aboubacar Cissé, docker domicilié au quartier Tombolia, soutient qu’il était à la maison au moment de la manifestation.

« Ce jour-là, lors de cette confrontation, la veille mon équipe était placée au bateau bleu. Le matin, j’ai reçu un appel de Kébé qui m’a dit : chef, je suis en prison au port. Je lui ai demandé, il m’a dit qu’on ne peut pas discuter de tout ça au téléphone. Quand je me suis rendue à la gendarmerie, j’ai commencé à sensibiliser, on m’a même insulté en disant que je suis un escroc. Après, je suis sortie tranquillement. Par la suite, j’ai reçu une convocation », a-t-il expliqué.

Poursuivi pour les mêmes faits, cet autre docker, Moussa Soumah, a clamé son innocence.

« Le matin, moi je suis venu trouver que l’événement était fini. J’ai entendu dire que ceux qui ont porté plainte sont venus fermer la porte. Les plaignants, quand ils ont quitté la gendarmerie, ils sont allés aux médias. Les paroles qu’eux sont allés dire là-bas, nous aussi nous sommes allés à Djoma dire la même chose, les mêmes propos. Ce jour-là on ne s’est pas vu. Je n’ai pas proféré des injures. Seulement, j’ai démenti ce que les patrons on dit à Djoma tv à propos de leurs salaires », a-t-il indiqué.

De son côté, cet autre prévenu, Aboubacar Sidiki Diallo, a déclaré qu’il n’a jamais pris part à la manifestation lors de laquelle les faits articulés contre lui auraient été commis.

« C’était un dimanche. Je suis venu au port. A la rentrée de la porte du port, il y avait la manifestation. Mais, je ne savais. Une réunion se faisait là-bas. J’ai continué, à la rentrée du port, je suis rentré directement dans le bateau. Une fois dans le bateau, j’ai entendu dire que mes collègues dockers sont allés faire la pagaille. Je suis sorti pour rentrer directement. C’est ce qui s’est passé. Je suis sorti du port à 16 heures. J’ai appris qu’il y a eu grève à 10 heures. La partie civile, on ne s’est même pas vu à part Seydouba Cissé que j’ai salué, mais il ne m’a pas répondu. Je ne sais pas pourquoi », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Mamadou Aliou Bah, docker et domicilié à la Tannerie, a également clamé son innocence.

« Je n’étais pas présent sur les lieux. Peut-être c’est parce que j’ai un frère qui est secrétaire là-bas. Ce dimanche même j’étais parti jouer au football à Coléah, vers le Ministère de la sécurité. Nous jouons là-bas chaque dimanche. C’est le chef docker qui peut déterminer cela. Il n’y a personne qui peut dire ici qu’il m’a vu ce jour », s’est-il défendu.

Abondant dans le même sens, Ibrahima Sory Camara a réfuté les accusations portées contre lui.

« Je ne sais pas ce qui s’est passé au port ce jour, sauf si je mens. Quand je suis venu vers 10 heures, il n’y avait plus de manifestation, il n’y avait rien. Le jour des faits, j’étais à Hermakonon, mais maintenant je suis à Yimbaya Pharmacie », a-t-il dit.

Au terme de ces dépositions et des débats qui ont suivi, l’avocat de la partie civile a demandé qu’un mandat de dépôt soit décerné contre les prévenus présents et qu’un mandat d’amener soit décerné contre les prévenus absents.

Mais, le conseil de la défense a immédiatement répliqué en rappelant qu’une partie civile doit juste servir ses intérêts civils et non insister sur l’incarcération d’un prévenu.

Finalement, le Tribunal a décerné un mandat d’amener contre les prévenus absents et renvoie l’affaire au 25 mai prochain pour la suite des débats.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tel : 628 28 61 19

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