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Mamadou Baïlo Bah : « mon père est décédé au stade du 28 septembre et son corps a fait l’objet de dissimulation »

Mamadou Baïlo Bah, victime du 28 septembre

Le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit ce mercredi, 17 mai 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry). Ce sont les parties civiles qui comparaissent encore devant cette juridiction de première instance. Et, actuellement, c’est Mamadou Baïlo Bah qui est à la barre. Il déclare que son père, Mamadou Aliou Bah, a été tué au stade du 28 septembre et son corps a été dissimulé. Il demande aussi au tribunal de faire application de la loi pour permettre à sa famille de retrouver la tombe de son papa, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Le 28 septembre 2009, Mamadou Baïlo Bah était âgé d’une quinzaine d’années. Mais, devant le tribunal criminel de Dixinn ce mercredi, il a déclaré que son père (tôlier de profession) était allé au stade avec un de ses clients, un certain Elhadj Tely. Il a aussi martelé qu’il ne fait l’ombre d’aucun doute que son père a été tué au stade du 28 septembre.

« C’est au niveau du carrefour Concasseur qu’ils ont suivi la foule qui était venue de Cosa et Bambéto pour aller au stade du 28 septembre. Leur arrivée au stade a coïncidé avec l’ouverture du portail du stade. Et, quand ils ont pénétré le stade, mon père est allé au niveau des gradins. 30 ou 40 minutes après, ils ont entendu les tirs… Elhadj Tely a réussi à se sauver sans mon père. Vers 14 heures-15 heures, son apprenti du nom de maître Amadou a appelé mon père au téléphone, c’est un autre monsieur qui a pris le téléphone. Ce monsieur lui a dit que le propriétaire de ce téléphone (Mamadou Aliou Bah) a été tué au stade… Le lendemain matin, nous avons décidé de sillonner les hôpitaux et les lieux de détention. Au niveau d’Ignace Deen où mon frère et nos oncles sont allés, il y avait un arsenal militaire. D’ailleurs, un des militaires qui étaient sur place a menacé de tirer une balle dans la tête de mon frère s’il franchissait les barricades qui y étaient érigées… Après, ils sont venus au niveau de l’hôpital Donka où ils ont rencontré un monsieur qui était censé veiller sur les corps. Ils lui ont montré la photo de mon père. Et, ce monsieur a dit : ce monsieur (Mamadou Aliou Bah) a été envoyé ici, mais son corps a été exfiltré par des militaires, aux environs de 23 heures, pour une destination inconnue. Pour preuve, ils (les militaires) sont venus tirer d’abord sur le transformateur, il y a eu coupure de courant et ils ont profité du noir pour soutirer les corps au niveau de la morgue… Monsieur le président, je vous prie de nous aider à retrouver le corps de notre papa et à identifier les fosses communes pour que nous puissions nous recueillir. Mon père est décédé au stade du 28 septembre et son corps a fait l’objet de dissimulation », a relaté Mamadou Baïlo Bah, tout en précisant que son frère aîné a eu une dépression mentale quand il a vu les corps exposés au niveau de la mosquée Fayçal.

Au moment de sa disparition au stade du 28 septembre, feu Mamadou Aliou Bah était marié à deux femmes et père de 10 enfants.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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