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Batourou Ibrahima Cissoko aux jeunes filles : « une mauvaise hygiène menstruelle peut conduire aux infections génitales »

Batourou Ibrahima Cissoko, présidente de  l'ONG AFFIG

L’arrivée des règles marque une nouvelle phase dans la vie des adolescentes, synonyme de nouvelles vulnérabilités. Mais, ce sujet est encore tabou dans notre société. Ce qui fait que beaucoup d’adolescentes ou de jeunes filles sont confrontées à d’énormes difficultés, notamment en ce qui concerne l’hygiène menstruelle. Dans un entretien accordé à Guineematin.com dans la journée d’hier, mercredi 18 octobre 2023, Batourou Ibrahima Cissoko, présidente de l’ONG Action des femmes et des filles de Guinée (AFFIG) est revenue sur cette problématique.

De nombreux sujets, notamment ceux liés à la sexualité, sont aujourd’hui tabous. Dans son intervention, Batourou Ibrahima Cissoko, la présidente de l’ONG AFFIG, est revenue sur les raisons qui ont motivé leur implication dans la défense des droits des femmes. « Actions des femmes et des filles de Guinée est une structure qui vise à défendre les droits des femmes, des filles et des enfants. Nous évoluons également dans le cas de la gestion de l’hygiène menstruelle de la jeune fille et autres. Donc, c’est dans ce sens que suite à une enquête qu’on a eu à mener sur le terrain, il faut noter qu’il y a beaucoup de ces femmes et filles qui jusqu’à date n’arrivent pas à faire une bonne hygiène menstruelle. Et les règles sont considérées comme des sujets tabous dans la société. Alors que cela impacte la santé physique et mentale de la jeune fille négativement. Car une mauvaise hygiène menstruelle engendre des démangeaisons, de graves infections génitales féminines sur le côté santé, et une perte de confiance en soi, le stress sur le côté mental ».

Batourou Ibrahima Cissoko, présidente de  l’ONG AFFIG

Par ailleurs, Batourou Ibrahima Cissoko dit que les filles en milieu scolaire sont très souvent confrontées à ce genre de difficultés. « C’est un cas qu’on a beaucoup constaté en milieu scolaire. Vous savez, dans notre société il y a de ces gens qui considèrent les menstrues comme de la saleté et c’est aussi considéré comme un sujet tabou. Les jeunes filles sont gênées ou stressées de parler de leurs règles quand elles sont entre amies, alors que c’est quelque chose de normal qui leur arrive. Voilà pourquoi nous nous concentrons beaucoup sur les jeunes filles en milieu scolaire, pour qu’elles aient une connaissance sur les menstrues et sur comment prendre soins d’elles. Pour un exemple, un jour nous étions en train de mener une campagne de sensibilisation sur la bonne hygiène menstruelle aux jeunes filles et aussi sensibiliser les garçons également pour qu’ils aient une connaissance sur les menstrues et la propreté menstruelle afin qu’ils puissent savoir quoi faire quand ils voient une fille dans cette situation. Et ce jour, une fille qui était dans ses menstrues avait du mal à se lever parce que tout simplement elle avait sali sa robe sans le savoir. Quand on lui a demandé de se lever, dès qu’elle l’a fait, les gens ont commencé à crier et d’autres se moquaient d’elle. Ce qui l’a vraiment mise mal à l’aise. Elle avait honte, stressée », a expliqué la présidente de l’ONG AFFIG.

C’est devant cette situation que Batourou Ibrahima Cissoko et son équipe ont décidé de prendre le taureau par les cornes. « Il faut savoir que le fait que ces jeunes filles n’aient pas facilement accès aux serviettes hygiéniques dans ces circonstances est l’une des plus grandes difficultés auxquelles elles font face. L’hygiène menstruelle ici, c’est quoi ? Il faut savoir qu’une hygiène menstruelle, c’est la gestion de la propreté menstruelle en utilisant des matériaux propres pour absorber le sang menstruel, qui peuvent être changés en privé, en toute sécurité, de manière hygiénique pendant la durée du cycle menstruel. Parce qu’une mauvaise hygiène menstruelle peut conduire aux infections génitales féminines et causer assez de dégâts chez la jeune fille. Il y a des filles qui tombent enceinte sans le savoir ou qui voient leurs menstrues sans le savoir parce que tout simplement, elles ne savent pas compter leurs menstrues. Donc, notre objectif aujourd’hui est que les jeunes filles aient accès facilement ou gratuitement aux serviettes hygiéniques, et aussi les éduquer sur la propreté menstruelle pour leur bien-être. Et avec l’accompagnement favorable des partenaires, nous allons y arriver », a-t-elle laissé entendre.

En outre, Batourou Ibrahima Cissoko conseille : « Pour avoir une bonne hygiène menstruelle, une bonne santé et être en bon état, il faut que les jeunes filles changent de serviettes hygiéniques ou coton hygiénique chaque 3 heures ou 4 heures, il faut être très propre avec les dessous. Il y a de ces filles qui utilisent un paquet de coton pour deux périodes de menstrues, par faute d’argent, alors que ça, ce n’est pas du tout bon pour la santé. Je profite pour lancer un message à nos mamans et aussi aux papas de sensibiliser les jeunes filles et les encourager à ne pas voir les règles comme un problème. Parce qu’il y a de ces jeunes filles, quand elles voient leurs règles, elles se sentent mal à l’aise, elles se dégoûtent. Et il faut savoir qu’elles adoptent ce comportement parce qu’elles n’ont pas été éduquées en bas âge sur comment les jeunes filles doivent gérer l’hygiène menstruelle. Je dirais à ces femmes et jeunes filles de ne pas avoir honte des menstrues. Il faut en être fière, car quand on entend parler de femmes, ce sont les règles et c’est quelque chose de naturel », a indiqué la présidente de l’ONG AFFIG.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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