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Affaire de Guidho Foulbhé et Cie au TPI Kaloum : le tribunal ordonne une expertise pour analyser les données des tablettes saisies

Mamadou Baïlo Diallo, dit Guidho Foulbhé

Comme annoncé précédemment, le blogueur Mamadou Baïlo Diallo alias ‘’Guidho Foulbhé’’ et quatre de ses co-accusés ont comparu hier, vendredi 26 avril 2024, devant le tribunal criminel de Kaloum. Après le mea-culpa de Guidho Foulbhé, considéré comme le chef d’orchestre dans cette procédure, le tour est revenu à ses collègues d’être entendus à tour de rôle par le juge. Tous ont rejeté les faits mis à leur charge.

« Un beau matin, pendant que j’étais à mon service au camp Kèmè Bouréma de Kindia, mon responsable m’a dit que je suis demandé par le commandant de la région au camp Samoréyah. Une fois chez le commandant de région, celui-ci m’a dit qu’il ne connaissait pas le motif, mais que je suis convoqué au ministère de la défense à Conakry. C’est ainsi que j’ai été escorté par les militaires. C’est après qu’on m’a fait savoir que c’est moi qui devrait former les gens pour un éventuel trouble dans le pays. Pourtant, moi je ne connais personne dans ce groupe. C’est en prison que je me suis rencontré pour certains et pour d’autres au cabinet de construction. Mais durant mon séjour en garde à vue, j’ai été traité comme un étranger. Je n’avais aucun droit. Toujours en étant là-bas, il y a un officier qui m’a arraché tous les insignes que j’avais sur ma tenue. Ils m’ont dit là-bas que moi je ne mérite pas cela », a expliqué le sous-lieutenant Mamadou Baïlo Baldé, commando chinois et ancien garde rapproché des trois derniers présidents de la République. Il a été impliqué puis tracé par l’historique des appels de ses co-accusés selon le procureur.

À l’image de ce militaire, Mamadou Lamarana Guèssé Diallo, Mamadou Sow et Alpha Abdoulaye Diallo ont été également entendus et confrontés pour leur liaison. Tous ont unanimement affirmé qu’il n’y pas eu une corrélation entre eux dans le but de comploter contre l’État guinéen.

Au terme des débats, le substitut du procureur a sollicité une expertise des spécialistes pour décoder les tables saisies au Greffe appartenant à Mamadou Sow pour des fins d’analyser des contenus. En prenant la parole pour commenter cette requête du ministère public, les avocats de la défense notamment Me Alsény Aissata Diallo et maître Salifou Béavogui ont demandé au tribunal de faire outre de la sollicitation du parquet. Parce que selon eux, le ministère public devrait constituer les preuves de ses accusations depuis à l’entame de la procédure et non pas maintenant.

Les avocats de la défense, autrefois en déphasage avec leurs clients, semblent faire la paix avec eux. Aujourd’hui, ils ont plaidé en faveur de la libération de leurs clients, mettant en avant leur innocence.

Ainsi le tribunal, dans son délibéré, a dit avoir constaté la nécessité d’ordonner une expertise. « En conséquence, commet en qualité d’expert la Direction Centrale des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale, avec pour mission de : procéder à l’analyse des trois (03) tablettes respectivement de marque Alcatel Onetouch (Pixi), Discover Note 3 plus, Vexia Intel, toutes appartenant à Monsieur Mohamed SOW. Consulter la galerie, les fichiers de stockage, les réseaux sociaux (facebook, messenger, WhatsApp, imo, télégram) et récupérer tous les éléments. Ordonne que l’expert nous remettra au plus tard le mardi 07 mai 2024, un rapport détaillé avec des commentaires et la communication du contenu de chacune des tablettes sur clé. Et renvoie au 10 mai 2024 pour la suite des débats », a décidé le tribunal.

Les 5 des 7 accusés dans cette procédure retournent donc en prison après l’audience, où ils séjournent depuis octobre 2022 pour certains et décembre 2022 pour d’autres.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

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