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Diaraye Diallo, présidente de l’APAC-Guinée : « Aujourd’hui, la plupart des journalistes tirent le diable par la queue »  

Diaraye Diallo , présidente de l'APAC Guinée

La presse guinéenne traverse des heures sombres avec des restrictions inédites. En prélude à la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, les dénonciations se multiplient de la part des hommes et femmes de médias. C’est le cas de notre consœur Diaraye Diallo, présidente de l’Association des professionnelles africaines de la communication (APAC). Interrogée ce jeudi, 02 mars 2024, par des reporters de Guineematin.com, elle a exprimé son inquiétude devant me drame que vit la presse.

« On peut dire que la liberté de la presse est menacée. Elle est menacée par le fait qu’aujourd’hui il y’a des radios privées qui n’émettent pas, qui sont fermées. Il y a des journalistes qui sont sous sanctions de la HAC. Quoi qu’au début le CNRD, quand ils sont arrivés  ils ont montré l’envie de collaborer avec la presse. Ils ont octroyé des maisons de la presse, revalorisé un peu la subvention. Mais malheureusement, cet amour qui existait au début du CNRD est maintenant fini et la plupart des journalistes tirent le diable par la queue. Et c’est bien dommage parce que sans une presse libre et indépendante, un pays ne peut pas se développer. Parce que c’est quand la presse est libre et indépendante, qu’elle va dénoncer les cas de corruption et attirer l’attention des décideurs sur les possibles cas de corruption. Les journalistes peuvent dénoncer et pousser les décideurs à agir. Malheureusement actuellement, on est dans un cadre où tout cela n’est pas possible et c’est bien dommage », regrette Diaraye Diallo.

Par ailleurs, cette grande combattante pour la défense des droits des femmes de médias est revue spécifiquement sur la situation de ses consœurs qu’elle juge être plus que déplorable. « L’APAC n’est pas épargnée par ce problème qui touche la presse parce que nous avons des membres qui travaillent par exemple à Espace FM, et Espace n’émet pas aujourd’hui. Nos membres là sont à la maison. Nous avons des membres qui sont à FIM FM et dans d’autres médias. Donc, tous les médias qui ont des problèmes aujourd’hui avec l’Etat, nous y avons nos membres. Donc, ça veut dire que les femmes journalistes ne sont pas à l’écart. Aujourd’hui  on estime à près de 500 personnes, je pense, des journalistes qui sont au chômage. Et dans ce lot de 500 personnes, ce ne sont pas que des hommes. Même si toutes ces femmes qui se retrouvent aujourd’hui dans ce lot n’appartiennent pas à l’APAC mais elles appartiennent à des structures et nous on se dit que tout ça, c’est un même groupe.  Ça nous intéresse et ça nous interpelle. Parce que certaines sont des femmes mariées, elles ont des charges qu’elles doivent assumer et si aujourd’hui elles n’ont pas de sources de revenus parce que malheureusement elles ne font que ce métier…. Tu es journaliste, tu ne peux pas faire le commerce à côté, tu ne peux pas faire la couture, tu fais juste ton travail. Et si dans ce travail-là tu n’es pas rémunéré, c’est bien dommage…»

En outre, la présidente de l’APAC a exprimé sa sympathie avec les médias victimes de censure. « L’APAC s’aligne derrière les autres associations de presse. On était en réunion il n’y a pas longtemps où il a été décidé de rencontrer le président de la transition pour essayer de parler avec lui sur cette situation. On sait qu’il est informé mais il faut vraiment que tout ce monde, tous les présidents des associations de presse, les responsables des différents médias brouillés se retrouvent pour venir le rencontrer, lui expliquer de vive voix. On sait qu’il est informé de tout ce qui se passe dans le pays, mais venir le rencontrer, le voir, c’est cette lettre que le président du Conseil d’administration de la maison de la presse, Aboubacar Camara, a adressé au nom de toutes ces entités que je viens de citer pour rencontrer le président. Je pense qu’on est à l’attente de la réponse. On espérait être reçu avant le 03 mai. Mais de toutes les façons, ça ne veut pas dire qu’on baisse les bras », a-t-elle laissé entendre.

Il faut savoir qu’en lieu et place du président de la transition, les présidents d’associations de presse et certains patrons de presse ont rencontré le Premier ministre Bah Oury ce jeudi. La démarche vise à explorer les moyens pour sortir de cette crise qui plombe de nombreux médias.

Fatoumata Bah et Hassanatou Bah pour Guineematin.com. 

Tél : 626-84-48-53 

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