Accueil A LA UNE Conakry : une caissière jugée pour abus de confiance dans une affaire...

Conakry : une caissière jugée pour abus de confiance dans une affaire de 200 millions de francs guinéens

Le procès de Thérèse Tinguiano, comptable de profession, domiciliée au quartier Koloma, dans la commune de Ratoma, s’est ouvert au tribunal correctionnel de Kaloum, ce mardi 07 mai 2024. Elle est accusée d’abus de confiance dans une affaire de 200 millions de francs guinéens au préjudice de Saa Robert Tagbino, comptable à NSIA. Appelée à la barre pour éclairer la lanterne du tribunal dans cette affaire, Thérèse Tinguiano ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Selon nos informations, dame Thérèse Tinguiano était caissière dans une société d’assurance, lorsqu’une somme de 200 millions de francs guinéens a disparu de sa caisse. Elle dit avoir signalé au comptable la disparition de la somme, mais elle a finalement été interpellée et placée en garde en vue. Suite à ça, elle a été licenciée et a pris la garantie de rembourser l’argent. L’affaire s’est retrouvée au tribunal de Kaloum.

Mais devant la barre, elle conteste avoir été à l’origine de cette disparition. Elle dit avoir subi des menaces de la part de la partie civile afin de signer des documents pour rembourser la somme de 200 millions GNF.

« Je travaillais dans une société d’assurances en tant que caissière. Dans l’exercice de mes fonctions, je constatais des écarts, j’ai attiré l’attention de mon comptable, il dit qu’il va voir. J’ai continué mon travail, je suis répartie le voir. Je lui ai posé des questions, il a dit qu’il va voir. Il m’a dit, les différents que tu trouves, ne soit pas ébranlée. Il a dit qu’il y a un chèque qui s’est dupliqué. Vers la fin de l’année, il est venu me voir. Il dit  »j’ai tout fait, je n’y arrive pas ». Il a dit que c’est ta caisse, donc c’est ta responsabilité qui est engagée. Je lui ai dit non ; certes c’est ma responsabilité, parce que je suis à la caisse. Je suis restée là, j’ai aussi vérifié. Plusieurs fois je suis allée le voir. Un jour, il est descendu pour me voir et me faire signer un document, je l’ai fait.  Le 25 décembre, le comptable est allé chercher des gendarmes. Je suis répartie dans mon bureau, j’ai trouvé une lettre d’explication. La directrice me met en contact avec l’avocat. Elle me dit que si vous ne remboursez pas le montant, j’ai déjà déposé ma plainte. Le commissaire au compte, ils ont fait les comptes. Ils ont dit que je ne bougeais pas tant que je ne remboursais pas l’argent. Mon mari est venu avec un montant de 10 millions GNF pour qu’ils me laissent rentrer à la maison. Je suis restée jusqu’à 22h passé. Depuis 10 ans, je travaille, on fait le compte rendu journalier. Lorsqu’il y a eu manquement, j’ai informé la hiérarchie. J’ai fait le contrôle, j’ai regardé au niveau de ma caisse d’espèces. C’est moi qui ai constaté l’écart. J’ai été victime de beaucoup de menaces.  J’ai tout fait. Je réfute les déclarations à la police… Je me suis engagée pour payer l’argent parce qu’il y a eu menaces. Moi, ils m’ont demandé d’expliquer. Je n’ai payé que 10 millions et non 71 millions. À l’approche des fins d’année, on ne fait pas trop de versements, parce qu’il y a trop de dépenses. L’argent m’a été donné physiquement, le bureau était fermé. On laisse l’argent à la caisse. Lorsque je fais un déplacement, voyage ou maladie, je laisse la clé au comptable. J’ai pris mes congés au mois d’août, c’est après ce mois que j’ai constaté l’écart. La directrice a appelé Me Keita, elle l’a mis sur haut-parleur, c’est suite aux menaces de l’avocat, de la directrice, du gendarme et de Robert que j’ai signé l’engagement au bureau avec un titre foncier que l’ami du papa de mon mari a fait venir. J’ai été licenciée, c’est pourquoi je n’ai pas pu rembourser, c’est une responsabilité professionnelle », a-t-elle déclaré.

Au cours des débats, le Président du tribunal, Mamadou Bhoye Diallo, interpelle la caissière. Pour lui, en matière de lois, ce sont les preuves matérielles qui comptent.

« Vous ne pouvez pas signer des documents et dire que ce n’est pas de votre responsabilité », a dit le juge.

Le tribunal a renvoyé le dossier au 14 mai pour la suite des débats.

                                   Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box
Quitter la version mobile