Les autorités, à travers le Ministère de l’Environnement et du développement durable, ont procédé à la suspension de la coupe, du transport et de l’exportation du bois en Guinée jusqu’à nouvel ordre. La démarche vise à préserver le couvert végétal, particulièrement les têtes de sources et des cours d’eau, ainsi que les forêts. Les acteurs évoluant dans la filière bois disent se soumettre à la mesure même si elle a un impact négatif sur leurs activités. C’est le cas de ceux qui exercent à Bonfi, dans la commune de Matam, qui ont exprimé leurs préoccupations dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Cette décision est prise par le gouvernement suite à la coupe abusive du bois sur l’ensemble du territoire national. Les exploitants artisanaux qui évoluent dans le secteur sont préoccupés.
Ousmane Diaby, secrétaire administratif du bureau régional de la fédération nationale de la filière du bois de Conakry, ne cache pas l’impact que cette mesure sur leurs activités.
« Comme tout le monde, on a vu le communiqué à la télévision nationale. Donc, on doit se soumettre à la décision du gouvernement, surtout du Ministère de l’environnement. Cette fois, comme c’est une suspension, ce n’est pas une interdiction, c’est une chose à étudier afin qu’il y ait des rencontres sur la problématique de la faune et de la forêt en Guinée. Comme nous sommes là à défendre nos acteurs, c’est une décision qui peut nous affecter, parce qu’il y a des bois qui ne sont pas rentrés d’abord, il y a des remorques qui ont été chargées pour les faire rentrer à Conakry. On s’apprêtait pour le repos biologique qui est de trois mois chaque année à compter du mois de juillet. Mais, quand même on va voir qu’est-ce-qu’il faut avec les autorités de l’environnement. Nous sommes attristés face à cette décision, mais il faut s’y soumettre. Nous allons demander une doléance afin que les bois que nous avons embarqués puissent rentrer », a-t-il indiqué.
De son côté, Mohamed Condé, receveur de bois, a dit être surpris que la décision soit prise au mois de juin, avant de demander une doléance au gouvernement de leur permettre de faire entrer leurs stocks qui sont déjà dans les dépôts.
« Ce que dit le gouvernement sur la coupe abusive du bois, c’est vrai. Nous coupons le bois, mais nous faisons aussi le reboisement chaque année, nous les acteurs qui évoluons dans ce secteur. Si le gouvernement prend cette mesure, ils ont raison. Seulement, nous sommes étonnés que la décision de la suspension de la coupe, le transport, et l’exportation du bois soit prise en cette période du mois de juin, parce que c’est en juillet qu’on a pour habitude d’arrêter l’exploitation du bois à cause du repos biologique. Donc, nous sommes surpris de cette décision, car nous avons déjà investi notre argent dans les bois qui sont dans les dépôts actuellement, et qui ne sont pas encore arrivés à Conakry. Donc, nous demandons une doléance au gouvernement de nous donner des papiers pour que nous puissions faire entrer nos stocks qui sont déjà dans les dépôts », a plaidé Mohamed Condé.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
