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Ratoma : des femmes manifestent devant la mairie pour s’opposer à la « vente du marché » de Taouyah

Manifestation de femmes au marché Taouyah

Les femmes du grand marché de Taouyah (dans la commune de Ratoma) ont manifesté ce vendredi, 21 juin 2024, devant la mairie de Ratoma. Elles soupçonnent le président de la délégation spéciale de cette commune de Conakry de vouloir “vendre” leur marché. Et, elles sollicitent l’intervention du président de la Transition pour régler ce problème, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les soupçons de vente ont commencé avec la visite du Président de la délégation spéciale, Ahmed Sékou Traoré, au marché de Taouyah. Selon les manifestantes, le Président de la délégation spéciale dit vouloir rénover le marché et qu’il a envoyé une délégation pour prendre une mesure du marché. Après une concertation à la commune avec les femmes dudit marché et les administrateurs pour les saletés dans le marché et faire une partie du marché au niveau de la barrière un parc. Mariam Sissoko, présidente des femmes du marché de Taouyah, explique les motifs de la manifestation devant la commune.

Mariam Sissoko, présidente des femmes du marché de Taouyah

« Nous sommes là pour le problème de notre marché, parce qu’on m’a appelée, je ne me porte pas bien. Du coup, on m’a dit que les femmes se sont révoltées, elles sont à la commune. Ce jour, on les a fait reculer. Avant-hier nous sommes venues au marché, le président nous a appelés pour venir. En ce moment je n’étais pas au marché, mais qu’il est parti là-bas pour dire qu’il y a les saletés, les tôles qui sont sous le hangar, de nettoyer, du coup on l’a dit il n’y a pas de problème, on va l’aider à arranger là-bas, on peut le faire parce qu’au niveau de la barrière, il y a les saletés qui rentre dedans. Hier, il a envoyé une délégation pour faire la mesure et inscrire les gens, que s’il finit de construire d’autres vont être à l’étage. Par après je leur ai dit, ce n’est pas parce qu’on a convenu, vous ne pouvez pas venir brusquement entrer dans le marché et faire ça, il peut y avoir de la pagaille. Je leur ai dit de partir, moi et les autres on va se concerter. Hier encore, on m’a appelée pendant la nuit, 18h passé, qu’ils sont partis au marché et il y a eu des cris. Aujourd’hui les femmes sont devant la mairie, les femmes disent qu’elles sont là pour réclamer leur droit. Maintenant Doumbouya doit nous aider, j’ai dit aux femmes de ne pas insulter ni faire de la pagaille. Nous sommes là pour voir l’autorité qui a dit qu’il veut arranger là-bas et lui dire ce n’est pas comme ça, d’attendre qu’on va se comprendre afin d’éviter la pagaille. On nous a dit que Madame la Gouverneure a envoyé un véhicule que les gens n’ont qu’à partir, maintenant elles disent qu’elles ne peuvent pas aller et que derrière il y ait la pagaille. C’est en ce moment qu’on m’a appelée, mais si elle venait voir les femmes, ça allait nous plaire », a-t-elle dit.

Adama Keita, manifestante, exprime sa colère et demande de l’aide au président Mamadi Doumbouya.

Adama Keita, manifestante

« Je suis de Taouyah, le marché a été offert aux femmes de Taouyah, en ce moment le marché était à Kaporo, Dixinn et Madina. On a arrêté de marcher pour aller dans ces marchés. Tous les régimes passés, ils vendent ailleurs comme ils veulent, mais nous on n’est pas dans la politique. Ce que nous faisons, c’est la politique de notre marché. Donc ils ne disent pas que les femmes ne sont pas pour Doumbouya, on le soutient. Mais pour notre marché, on est là. C’est pourquoi on n’a pas fait de la pagaille, on n’a pas bloqué la route, ni insulté. Ceux-là qui veulent vendre notre marché, on est contre ceux-ci. Nous demandons de l’aide à Doumbouya de nous donner le marché de Taouyah. Si Doumbouya ne prend pas en main cette situation, on va manifester. Qu’ils laissent le marché de Taouyah tranquille. C’est ceux de Taouyah qui ont offert ce marché. Nos maris ne travaillent pas, d’autres leurs maris sont décédés, c’est eux qui s’occupent de la famille. On ne quitte pas ici », a-t-elle déclaré.

Kadiatou Camara soutient que le marché de Taouyah est propre et qu’il n’y a aucun motif valable de le vendre.

Kadiatou Camara, manifestante

“Ce ne sont pas les autorités qui l’ont donné, c’est les natifs de Taouyah qui l’ont donné et l’ont offert aux gens de rester ici. Les journalistes sont témoins, tous les marchés sont sales, sauf celui de Taouyah. Le président de la délégation spéciale de la commune s’est déplacé le mardi, il est allé au marché. Moi-même je lui ai posé la question : qu’est-ce qu’il vient faire ici ? Il a dit qu’il est le Maire et qu’il est venu voir notre marché qu’il veut détruire et faire un étage. Ils ont fini de vendre là-bas, mais qu’il nous laisse dans notre saleté, on fait vivre notre famille là-bas et on sait actuellement qu’il n’y a pas de travail avec les garçons. Si on ne vend pas, comment on va faire vivre notre famille ? Nous demandons à Mamadi Doumbouya de dire au maire qu’il ne faut pas qu’il vende ici. S’il le fait, c’est sur notre corps que ça va se passer”, a-t-elle lancé.

Elhadj Telly Bah, président du conseil de discipline au marché de Taouyah, dit ignorer les agissements du Président de la délégation spéciale envers le marché de Taouyah.

Elhadj Telly Bah, président du conseil de discipline au marché de Taouyah

« Nous sommes les responsables au marché, mais ces derniers jours le maire est parti au marché, nous on ne sait pas. C’est les gens qui nous ont appelés qui ont vu le maire au marché. On ne sait pas pourquoi il y est allé. Nous on ne sait pas, l’administrateur aussi ne connaît pas les motifs. On a formé une délégation et on est venu à la commune, le maire nous a reçus et il a dit que ce n’est pas un problème, qu’il veut juste que le marché soit arrangé et que les saletés soient enlevées là-bas. Il dit aussi au niveau de la barrière qu’il veut que ça soit enlevé afin que ça soit un parc. Après on a dit : si tu fais ça, c’est une bonne chose, parce qu’au niveau de la barrière, si la pluie vient, ça rentre dans le marché avec les ordures. Après il a dit pour le marché, il veut arranger là-bas. Après les femmes ont répondu qu’elles vont arranger ça. Après il a dit qu’il va nous écrire une lettre, que toute personne qui peut arranger, il va lui confier. Mais s’il arrive que la personne ne fasse pas ce qu’il veut, il va fermer sa place. Maintenant on a dit pour la barrière et le marché, d’attendre un peu. Hier on n’était pas là-bas, mais il a envoyé une délégation au marché pour faire la mesure, les gens ont dit qu’on n’a pas conclu ça, c’est suite à ça que les femmes sont venues aujourd’hui ici manifester. Ce qu’on a discuté et ce qu’on est en train de voir sur le terrain, ce n’est pas la même chose. Toujours on va dire aux autorités d’avoir pitié de nous, de ne pas déranger les gens là-bas », a-t-il lancé

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tel : 624693333

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