La coalition des filles et femmes de Guinée pour le dialogue, la consolidation de la paix et le développement (COFFIG/DCPD), financée par Care international Guinée, a initié une formation de 36 femmes et filles en leadership féminin. Les participantes sont venues des préfectures de N’zérékoré, Kankan, Siguiri, Labé, Kissidougou et Mamou. Pendant deux jours, ces participantes ont été formées en leadership féminin, présentation sur le mécanisme du changement de comportement en leadership féminin, présentation sur les applications pratiques du leadership en gestion de stress et la présentation sur les conseils pour améliorer efficacement son leadership, a appris Guineematin.com à travers son correspondant dans la ville carrefour.
L’instabilité politique, la pauvreté et la croissance économique limitée ont fait de la population guinéenne de 13,3 millions d’habitants l’une des plus pauvres (60.7 %) au monde, malgré les richesses naturelles du pays. La Guinée reste en bas du classement de l’IDH, à la 174e place sur 189 pays en 2018. Fatima Élise Sagno, secrétaire générale de la coalition des femmes et filles de Guinée pour le dialogue et la consolidation de la paix et le développement, a dégagé le rôle des femmes dans le cadre du maintien de la paix.
“Les femmes ont un rôle décisif dans la prévention des conflits et la non-violence, elles peuvent manifester leur influence d’épouses, peuvent associer leurs frères et sœurs au mouvement de paix par de bonnes stratégies. La participation accrue des femmes dans les opérations de maintien de la paix a démontré qu’elle permet d’améliorer l’efficacité des missions. La paix et le développement sont très liés, et la paix ne peut être durable si elle n’est pas soutenue par le développement et la justice. Si la guerre est l’affaire des hommes, la paix est plutôt celle des femmes. Elles sont donc une force pour la paix et la réconciliation et doivent être mieux intégrées dans le processus de paix. J’espère que toutes celles et tous ceux qui ont effectué ce déplacement pour se joindre à nous auront le temps de participer activement aux travaux que nous mènerons pendant ces deux jours d’échanges”, a-t-elle dit.
Quant à Madame Haidara Hadja Ayelama Traoré, cheffe projet FIFEP/COFFIG DCPD, est revenue sur l’objectif de cette rencontre.
“L’objectif de cette formation sur le leadership féminin des femmes leaders modèles identifiées, c’est de renforcer leurs capacités intellectuelles dans le leadership. Parce que si elles ne sont pas outillées et formées, elles ne pourront pas faire réellement le travail dans le cadre de la consolidation de la paix dans le pays. Elles ne pourront pas mobiliser et faire de plaidoyer et impliquer tout le monde dans le processus de la paix. Nous visons de mettre en place un programme de mentorat des jeunes filles et femmes des partis politiques et de la société civile par un renforcement de leur capacité en leadership féminin. Nous voulons que les femmes soient une référence dans le cadre de l’instauration et de la construction de la paix et la cohésion sociale entre les Guinéens. Elles sont le baromètre de la société. Après cette rencontre, nous attendons que ces femmes fassent des restitutions à leurs amies, l’identification aussi des organisations de la société civile et des partis politique des régions de Mamou, Labé, Kankan, N’Zérékoré et les préfectures de Siguiri, Kissidougou, rendre autonome dans le domaine financier et de protéger les filles et des femmes permettant de développer leur confiance en elles-mêmes et accroître leur sécurité afin qu’elles puissent s’affirmer comme des actrices clés de la consolidation de la paix”, a indiqué Madame Haidara.
De son côté, Marthe Loua, consultante en développement personnel et formatrice des circonstances, a tout d’abord lister les thématiques déroulées pendant la formation avant d’inviter les participantes au travail.
“La formation portait sur le leadership féminin des femmes et filles leaders modèles identifiées des organisations de société civile et des partis politiques dans certaines préfectures et régions. D’abord nous avons abordé le leadership, son origine et sa définition. Que faire pour améliorer son leadership féminin ? Nous avons fait également une revue sur certaines femmes qui ont marqué en Guinée et d’autres thématiques qui contribuent efficacement la formation de nos participantes. Un leader n’est pas théorique, mais pratique et pragmatique. Il faut que le leader soit un modèle, responsable, serviable et vivable. Nous invitons les participantes non seulement à restituer les thématiques, mais aussi à les multiplier à tous les membres de leur organisation. Nous comptons sur eux pour la consolidation et la promotion de la paix, mais aussi renforcer la cohésion sociale en Guinée. Quand les femmes et les filles se lèvent pour une cause surtout noble, cette cause atteindra son objectif”, a-t-elle précisé.
Pour sa part, Fatoumata Binta Barry, au nom des participantes, a tout d’abord remercié les organisateurs avant de s’engager à mettre en pratique ces modules.
“Au nom des participantes nous vous remercions très sincèrement. Pendant ces deux jours d’échanges très fructueux, nous sommes vraiment très outillées. Ces thèmes qui sont abordés ici ont profondément contribué à notre formation. Dorénavant nous serons plus motivées et engagées pour mieux faire notre travail. Aller sur le terrain, véhiculer le message de paix et la cohésion sociale entre les Guinéens. Nous nous engageons à multiplier les thématiques pour le bien-être des populations. Nous allons organiser des restitutions dans nos villes respectives pour mieux assimiler les modules”, a-t-elle dit.
Présent à cette rencontre, Monsieur Nouhou Diogo Bah, président de la délégation spéciale de Mamou, s’est dit très satisfait de cette initiative de la coalition dans le cadre de l’instauration de la paix en Guinée avant de fustiger certains comportements qui sont des sources de division.
“Je suis très honoré et satisfait de cette rencontre organisée par cette coalition. C’est un plaisir pour moi sans complaisance d’être là avec vous. C’est un plaisir pour le pays de voir des femmes qui s’engagent à résoudre les maux qui assaillent la nation. Aujourd’hui nous croyons que vous êtes capables de trouver des solutions idoines pour tous les maux qui gangrènent le pays. Quand vous voulez qu’une nation sauvée et éduquée, il faut investir sur la femme. Et si vous voulez une nation paisible, engagez aussi la femme. On n’a coutume de dire que la nuit porte conseils. Cela veut dire quoi ? Et cette nuit, c’est la femme. Quand je participe à la rencontre des femmes, je trouve du plaisir et des sentiments. Si aujourd’hui les femmes portent un projet pour l’instauration d’une paix, elle sera une paix durable. Personne d’entre nous n’a choisi d’être Guinéen. C’est Dieu qui a voulu que nous soyons peuls, malinkés, soussou et forestier. Donc, c’est une obligation pour nous de se donner les mains pour sortir ce pays dans l’ornière… Quand vous venez à Mamou, vous n’êtes pas étranger. Mamou, c’est un carrefour social et culturel. Toutes les ethnies sont là. Mamou, c’est un brassage culturel. Si vous formez à Mamou, c’est que vous avez formé tous les Guinéens. Aujourd’hui les esprits sont formatés. Aujourd’hui nous sommes au bord du gouffre. Si nous venons à l’extérieur, on nous demande c’est où chez nous. On n’a pas besoin d’être accueilli, parce que je suis peul ou soussou ou autre. C’est des choses qu’il faut combattre avec la dernière énergie. L’ethono-stratégie n’est pas une solution pour accéder au pouvoir”, a lancé le président de la délégation spéciale de Mamou.
De Mamou, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com
Tel : 625 69 89 19/657343939
