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Entrepreneuriat féminin : Mariama Oury Sall, gérante de l’entreprise « les saveurs chez Yama », dit tout à Guineematin.com 

Mariama Oury Sall, gérante de l'entreprise les saveurs chez Yama

Ces dernières années, de plus en plus de femmes se tournent vers le monde des entreprises dans différents domaines. Bien que ces initiatives soient très appréciées, elles sont pour beaucoup d’entre elles une source de problèmes au sein des foyers. Mariama Oury Sall, communément appelée Yama et gérante de l’entreprise agro-alimentaire les saveurs chez Yama, mariée depuis 10 ans et mère de deux filles, explique à Guineematin.com comment elle a fait son entrée dans ce domaine.

« Nous transformons les fruits, les légumes en des boissons, des confitures et des ships. C’est-à-dire nous donnons une seconde chance aux fruits et aux légumes. Il y a juste 3 ans depuis que je me suis lancée dans cette aventure avec l’entreprise-là. Sinon, à l’université, je faisais de l’entrepreneuriat sans vraiment le savoir, parce que je me cherchais depuis 2013. Mais c’est pratiquement en 2021 que je me suis lancée avec les saveurs chez Yama, il y a juste 3 ans maintenant. Je suis diplômée de licence en banque et assurance depuis 2016. Vous savez qu’en Guinée il n’y a presque pas de gens spécialisés qui conseillent les élèves sur les orientations universitaires, donc je me suis retrouvée à faire Banque et Assurance pendant que ce n’était pas réellement mon choix. Mais mes objectifs de réaliser et de réussir m’ont obligée à me dire qu’il faut que je sois leader dans ce domaine. Ce qui m’a poussé à occuper des postes de responsabilités dès le début à l’université. Étant issue d’une famille très noble et très modeste, les moyens n’étant pas si aisés que ça, il fallait trouver une alternative. Parce qu’en quittant Kindia pour Conakry, j’ai eu des gens qui m’ont dit que je ne peux pas rester à Conakry, sinon tu risques de changer de mentalité. Tu ne peux pas vivre à Conakry, il y a trop de vautours là-bas. Donc pour moi, c’était un défi de rester à Conakry et rester cette jeune fille modeste que j’ai été depuis toujours. Donc la seule alternative, c’était de me chercher, de trouver une solution, de trouver comment répondre à mes besoins, le transport y compris, et plusieurs autres choses. Donc je faisais de petites activités à l’université dont la principale était le commerce. Avant même de finir l’université, j’avais des opportunités d’emploi dans des banques et autres, mais j’ai décliné pour des raisons familiales », a-t-elle expliqué.

Plus loin, Mariama Oury, d’une voix déterminée, nous explique les difficultés rencontrées dans ce domaine.

« Il y a eu des difficultés, plusieurs aléas, mais Dieu faisant les choses, je me suis retrouvée à chaque difficulté. J’ai eu à travailler pour des entreprises de la place, et pour dire vrai, je n’ai pas chômé. C’est en 2021 que je me suis réellement lancée dans l’entrepreneuriat et je venais de commencer petit pour grandir. Du point de vue social, on est très mal jugé par certaines personnes. Nombreux sont ceux qui pensent que quand tu es femme, tu dois rester à la maison ou tu dois être employée et avoir des heures de travail fixes, mais surtout le fait de faire une activité qui n’est pas beaucoup connue dans notre pays parce que là je faisais face à beaucoup de jugements. Mais aujourd’hui je suis fière de faire partie de ces femmes modèles qui évoluent ou qui valorisent ce côté-là. Il faut avouer que depuis que j’ai commencé, je ne dis pas que je n’ai pas trouvé d’autres sur le terrain, mais nombreuses sont ces femmes qui se disent aujourd’hui : je vais le faire parce que Yama l’a fait et elle a réussi dedans. Quand on commence un business petit pour le faire grandir avec toutes les difficultés du pays, on peut citer le manque d’électricité, le manque d’infrastructures, le manque de matières premières adéquates. Il y a également la fermentation des produits, quelques soucis de manque d’expérience. Mais on travaille dessus pour améliorer petit à petit », rassure-t-elle.

Si pour beaucoup de femmes l’entrepreneuriat est un frein à leur épanouissement conjugal, pour Yama, son combat est de pouvoir équilibrer les deux en donnant à chacun le temps et l’énergie nécessaire.

« C’est un de mes plus grands combats, je me dis qu’il faut veiller à l’équilibre, et le choix de l’époux compte beaucoup dans une vie de couple. Et lorsque vous avez la chance d’avoir cette personne qui vous comprend, qui vous accepte et qui vous accompagne, je me dis que c’est le meilleur cadeau de la vie. J’ai la chance d’avoir une belle famille qui me soutient, parce que je ne suis pas la seule à éduquer les enfants, même si de temps en temps on fait appel à des aides ménagères, mais les voisines, la belle-famille participe beaucoup. Et je me dis que tout cela a été facile grâce à la compréhension et au soutien de mon mari. Donc je me dis que c’est la meilleure chance qu’on puisse avoir surtout quand on est femme entrepreneure. Et à cela s’ajoute la planification », a-t-elle indiqué.

Elle termine par un conseil à l’endroit des jeunes filles voulant aller dans ce domaine. « Lorsque la jeune femme connaît ce qu’elle veut, elle sait déjà ce qu’elle vaut. Lorsque tu fais la différence entre ces deux choses, c’est facile pour toi de gérer ton foyer. On ne peut pas s’attendre à ce qu’on fasse tout pour soi sans qu’on ne fournisse ou on fasse des sacrifices. Une jeune femme qui est prête à faire un foyer, je crois que c’est une jeune femme qui est prête à accepter certaines choses et à tenir compte de l’équilibre. Moi, je me dis : même si ton mari a les milliards au monde, il faudrait vraiment que tu penses à ton épanouissement et abandonner les études n’est pas une solution pour un foyer, même si c’est pour ton enfant. Donc, ne jamais abandonner et être focus sur ses objectifs. Et surtout de se faire accompagner par des modèles. On peut commencer quelque chose, mais quand on se demande comment continuer, il faut se référer », a dit Mariama Oury Sall.

Fatoumata Bah pour Guineematin.com 

Tél. : 626-84-48-53

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