En détention à la maison centrale de Conakry depuis le 17 juillet dernier, Aboubacar Bangoura et Theophil Zoumanigui ont comparu devant le tribunal correctionnel de Dixinn mardi, 23 juillet 2024. Ils sont poursuivis pour tentative d’escroquerie. Ils auraient tenté de tromper des citoyens, en utilisant du charlatanisme, pour leur soutirer des biens. Mais à la barre, les prévenus ont réfuté les accusations portées contre eux. Ce qui n’a pas empêché le tribunal d’entrer en condamnation à leur encontre, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Célibataire sans enfants, domicilié au quartier Simbaya, Aboubacar Bangoura né en 1994 à Conakry, maçon de profession, dit être sorti avec son ami à la recherche d’un travail.
« On était assis au café, on consommait une boisson, Guilux. On s’est dit que ça galère. Alors, on a décidé d’aller chercher du travail. On est parti vers Foulamadina pour chercher un chantier. Les jeunes sont sortis pour dire que nous sommes des arnaqueurs. La foule est directement venue nous frapper », a-t-il expliqué.
Pour sa version des faits, Theophil Zoumanigui, étudiant en sociologie, ne reconnaît pas également les faits.
« À la station de T7, lui il a posé la question à un jeune en lui demandant s’il connaît un chantier. Son apprenti est sorti dire que nous voulions arnaquer son maître. C’est comme ça que la foule est venue nous frapper. Moi, je fais parfois des bricoles en maçonnerie. J’enseignais avant, mais j’ai arrêté », a-t-il expliqué.
Le Ministère public a fait savoir au tribunal que les prévenus ont été interpellés avec un sac contenant « une poudre, une lame, des papiers rame contenant des versets coraniques, un cadenas et un liquide ».
Interrogé sur le contenu de ce sac, Theophil Zoumanigui dira : « C’est mon sac, mais les papiers rames ne m’appartiennent pas. Il n’y avait pas de poudre, mais un liquide. Ce liquide aussi, c’est pour tuer les rats », a-t-il précisé.
Le procureur Lamine Touré ne s’est pas limité là. En poursuivant, le magistrat fait comprendre que Theophil Zoumanigui est sans diplôme.
« Certes, il a étudié à Kindia, mais il est sorti sans l’obtention de son diplôme. Il a également quitté la concession familiale pour errer dans la nature », a dit le parquetier.
Dans ses réquisitions, le ministère public a rappelé les faits de tentative d’escroquerie reprochés aux deux prévenus.
« Dans la journée du samedi, Aboubacar Bangoura dit contact et Theophil Zoumanigui dit patineur étaient en train d’arnaquer de paisibles citoyens en faisant croire à ces citoyens qu’ils sont à la recherche d’une femme marabout. Ils disaient aussi qu’ils sont la solution à leurs problèmes, tout en récitant des versets coraniques pour détourner l’esprit des citoyens afin de soutirer leurs biens. C’est pourquoi, le ministère public requiert de retenir les prévenus dans les liens de la prévention pour le délit de tentative d’escroquerie à eux reprochés. Pour la répression, les condamnés à un an d’emprisonnement dont 6 mois assortis de sursis », a dit le procureur Lamine Touré.
Finalement, le tribunal a déclaré les prévenus, Aboubacar Bangoura et Theophil Zoumanigui, coupables des faits à eux reprochés. Pour la répression, il les a condamnés à un an d’emprisonnement, chacun. Le tribunal a aussi réservé les intérêts de la partie civile et a ordonné la confiscation des objets saisis.
Kadiatou Barry pour Guineematin.com
