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Comment les technologies de l’information transforment-elles l’éducation dans les écoles de Conakry ? Mamadou Bhoye Baldé dit tout à Guineematin

Mamadou Bhoye Baldé, Ingénieur en Génie Logiciel Enseignant-Chercheur-Guinéen et Formateur

Les nouvelles technologies gagnent de plus en plus de place dans le secteur de l’éducation en Guinée, notamment à Conakry. Leur utilisation dans le cadre l’enseignement-apprentissage, surtout en milieu scolaire, nécessite plusieurs composantes, beaucoup d’efforts et de moyens matériels et financiers. Pour parler entre autres des atouts, des défis et perspectives de l’intégration des nouvelles technologies dans le processus de transformation de l’éducation au niveau des établissements scolaires de Conakry, un reporter de Guineematin.com a donné la parole à Mamadou Bhoye Baldé, Ingénieur en Génie Logiciel, Enseignant-chercheur. Ce formateur a apporté des précisions intéressantes à ce sujet.

Nous vous proposons ci-dessous l’intégralité de notre entretien.

Guineematin.com : pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre rôle dans le domaine de l’éducation à Conakry ? 

Mamadou Bhoye Baldé : je suis ingénieur en Génie Logiciel Enseignant-Chercheur et Formateur depuis plus de 10 ans, principalement à Conakry. Actuellement, je suis impliqué dans des projets d’intégration des technologies éducatives au sein des systèmes éducatifs guinéens de façon transversale. Mon rôle consiste à coordonner ces initiatives, former les enseignants et évaluer l’impact de ces technologies sur l’apprentissage des étudiants et des élèves. Mon engagement a commencé avec des projets pilotes visant à introduire les TIC dans quelques instituts, universités et notamment les écoles sélectionnées.

Quelles sont les principales technologies utilisées actuellement dans les écoles de Conakry ? 

Les technologies les plus couramment utilisées dans les écoles de Conakry incluent les ordinateurs, les tablettes, les tableaux interactifs, et les logiciels éducatifs. Récemment, des initiatives ont également introduit l’usage d’Internet et des plateformes d’apprentissage en ligne.

Comment ces technologies sont introduites et adoptées par les enseignants et les élèves ? 

Ces technologies ont été introduites principalement grâce à des partenariats avec des ONG, des organisations internationales et des projets gouvernementaux. Les enseignants ont reçu des formations spécifiques pour se familiariser avec ces outils, et des ateliers ont été organisés pour les élèves afin de les initier à l’utilisation des technologies.

Comment les technologies transforment-elles les méthodes d’enseignement traditionnelles ? 

Les technologies transforment les méthodes d’enseignement en permettant une approche plus interactive et engageante. Les enseignants peuvent désormais utiliser des présentations multimédias, des simulations et des contenus en ligne pour enrichir leurs cours. Cela facilite également l’apprentissage collaboratif et l’accès à des ressources éducatives diversifiées.

Quels sont les effets observés sur l’apprentissage des élèves depuis l’introduction de ces technologies ? 

Depuis l’introduction des technologies, on a observé une amélioration de l’engagement des élèves, une meilleure compréhension des concepts complexes grâce aux outils visuels et interactifs, et une augmentation de la motivation à apprendre. Les élèves développent également des compétences numériques essentielles pour leur avenir.

Avez-vous des exemples concrets de succès ou d’améliorations notables grâce à l’utilisation des technologies ?

Un exemple notable est celui d’une école Américaine à Conakry où l’utilisation de tablettes a considérablement amélioré les résultats en mathématiques et en lecture. Les enseignants rapportent également que les élèves participent plus activement en classe et sont plus autonomes dans leur apprentissage.

Quels programmes de formation ont été mis en place pour aider les enseignants à intégrer les technologies dans leur enseignement ? 

Des programmes de formation continue ont été mis en place, incluant des ateliers, des séminaires et des cours en ligne. Ces formations couvrent l’utilisation des équipements technologiques, l’intégration des outils numériques dans les plans de cours et des méthodes d’enseignement adaptées aux technologies, par exemple le projet IMAGINECOLE.

Quels sont les défis qui s’imposent à date, dans la formation des enseignants?

Les principaux défis incluent le manque de ressources financières pour une formation continue, la résistance au changement de certains enseignants habitués aux méthodes traditionnelles, et le besoin de formations plus adaptées aux contextes locaux et aux niveaux variés de compétences technologiques des enseignants.

Que faire pour que tous les élèves, indépendamment de leur situation socio-économique, accèdent aux technologies éducatives ? 

Pour garantir l’accessibilité, il est essentiel de mettre en place des politiques de subventions pour les écoles défavorisées, d’offrir des programmes de prêt d’équipements, et de développer des infrastructures pour l’Internet accessible à tous. La collaboration avec des ONG et des partenaires internationaux peut également aider à réduire les coûts et à distribuer les ressources équitablement.

Existe-t-il des initiatives pour aider les élèves issus de milieux défavorisés à bénéficier des innovations pédagogiques ?

Oui, des rares initiatives existent, comme le don des tablettes par la Fondation Américaine pour le Développement Economique et Sociale (FADES), la Fondation Orange, la Fondation NSIA Assurances et Banque et tant d’autres partenariats avec des entreprises pour fournir des équipements, et des projets communautaires visant à créer des centres d’apprentissage dotés de technologies accessibles à tous.

Quels sont les principaux défis que l’on rencontre dans le processus de l’introduction des technologies dans les écoles de Conakry et en Guinée de manière générale ? 

Les principaux défis incluent la nécessité d’améliorer les infrastructures, de renforcer la stabilité de l’approvisionnement en électricité, et d’étendre l’accès à Internet. Par ailleurs, le coût des équipements technologiques reste un obstacle. Il est également important de continuer à développer la formation des enseignants et d’assurer le maintien adéquat des équipements pour garantir leur efficacité à long terme.

Comment ces défis sont-ils abordés par les autorités éducatives et les établissements scolaires ? 

Les autorités éducatives et les établissements scolaires abordent ces défis par le biais de partenariats avec des ONG et des entreprises, en cherchant des financements internationaux et en développant des programmes de formation pour les enseignants. Il y a également des efforts pour améliorer les infrastructures, comme l’installation de panneaux solaires pour pallier les coupures d’électricité.

Comment envisagez-vous l’évolution de l’éducation à Conakry dans les prochaines années avec l’avancée technologique ?

Avec l’avancée technologique, l’éducation à Conakry pourrait devenir plus interactive et accessible. L’utilisation accrue des plateformes d’apprentissage en ligne, des applications éducatives et des ressources numériques devrait permettre une personnalisation de l’apprentissage et une meilleure préparation des élèves aux défis du 21ème siècle.

Y a-t-il des collaborations ou des partenariats avec des organisations locales ou internationales pour soutenir les innovations pédagogiques ?

Oui, il existe de nombreuses collaborations avec des ONG locales et internationales, des entreprises technologiques, et des organismes gouvernementaux. Ces partenariats sont essentiels pour le financement, la formation des enseignants et la fourniture d’équipements technologiques.

Comment les enseignants, les élèves et les parents perçoivent-ils l’intégration des technologies dans l’éducation ? 

La perception est généralement positive. Les enseignants apprécient les nouvelles méthodes d’enseignement, les élèves sont plus motivés et engagés, et les parents voient les bénéfices à long terme pour l’éducation de leurs enfants. Toutefois, il y a encore des défis à surmonter en termes d’accessibilité, de formation continue et cadrage.

Avez-vous recueilli des retours ou des témoignages qui illustrent l’impact des technologies sur l’éducation ? 

Oui, plusieurs enseignants et élèves ont partagé des témoignages sur l’amélioration de l’apprentissage et l’enthousiasme accru en classe grâce aux technologies. Par exemple, un enseignant de mathématiques de N’Zérékoré, l’un de mes stagiaires du projet SCAC de la Coopération Française, a remarqué une augmentation significative des résultats de ses élèves après l’introduction des tablettes interactives.

Quel message souhaiteriez-vous transmettre aux autres éducateurs ou aux décideurs politiques concernant l’importance des technologies dans l’éducation ? 

Je voudrais souligner que les technologies éducatives ne sont pas un luxe mais une nécessité pour préparer nos jeunes à un avenir numérique. Il est très très important d’investir dans ces technologies, de former nos enseignants et de rendre ces outils accessibles à tous les élèves, indépendamment de leur contexte socio-économique.

Avez-vous des recommandations ou des conseils pour d’autres écoles qui souhaitent adopter des innovations pédagogiques ? 

Je recommande de commencer par des projets pilotes pour tester les technologies et évaluer leur impact, de fournir une formation continue aux enseignants, et de collaborer avec des partenaires locaux et internationaux pour surmonter les défis financiers et infrastructurels. La clé est de rester flexible et adaptable aux besoins spécifiques de chaque école et de ses élèves. Il est aussi souhaitable de toucher ce point d’une importance capitale, en matière de sécurité et de responsabilité. Il est essentiel de mettre en place des protocoles pour garantir un usage sûr des technologies par les élèves. Les parents et les enseignants doivent être formés sur les meilleures pratiques en matière de cybersécurité, comme l’importance des mots de passe sécurisés et la reconnaissance des menaces en ligne. De plus, il est recommandé d’installer des logiciels de contrôle parental pour superviser l’utilisation des technologies par les jeunes et de sensibiliser les élèves aux risques potentiels. La communication ouverte entre parents, enseignants et élèves est fondamentale pour créer un environnement technologique sûr et responsable.

Quels sont vos mots de clôture de notre entretien ?

Pour terminer, je dois dire qu’il est nécessaire de souligner que le sujet abordé est important et mérite l’attention de tous les acteurs du système éducatif, surtout au niveau secondaire à Conakry en ce qui concerne l’intégration des technologies dans l’enseignement.

Propos recueillis par Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel: 622919225

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