Au cours d’une conversation téléphonique avec Guineematin.com, dans la soirée d’hier, samedi 5 mars 2016, monsieur Cheick Mohamed Sylla, le vice-président du comité local de veille, a expliqué que la grève déclenchée ce vendredi, 04 mars 2016, à la Base-Ville de KABOE constitue le 24eme mouvement de revendications des travailleurs depuis le lancement des travaux de cette société en juillet 2015.
Selon ce responsable local, les employés grévistes de la SMB sont montés au créneau pour dénoncer le mauvais traitement qu’ils subissent de leurs employeurs chinois en déclenchant une grève avec 15 points de revendications dont les plus affichés sont : la demande du départ du chinois responsable des ressources humaines, la mise à leur disposition d’un bus qui transporte les travailleurs de KABOE à Boké ville, l’augmentation de leur salaires, etc.
Après ce groupe, le gouverneur de la région administrative de Boké, le Général de brigade Siba Séverin Lohalamou, et le préfet, monsieur Mohamed Lamine Doumbouya, sont descendus sur les lieux pour rencontrer les parties prenantes. Mais, a en croire notre interlocuteur, le gouverneur a été très choqué par certains constats qu’il a eu à faire ; comme par exemple le fait que les gens travaillent sans contrat.
Par ailleurs, monsieur Sylla Cheick Mohamed, natif de Katougouma, a dénoncé une gestion qu’il qualifie de calamiteuse du consortium SMB, UMS et WAP. Pour lui, le problème fondamental qui cause toutes ces séries de grève à la SMB est le traitement inéquitable des travailleurs des trois sociétés en consortium et surtout le manque de communication.
« Le problème de la SMB est le suivant : il y a un consortium de trois (3) sociétés : la SMB, l’UMS et WAP qui traitent différemment leurs travailleurs qui font pourtant le même travail. Sinon, comment peut-on comprendre que l’UMS traite mieux ses travailleurs que la SMB qui dit être la société mère ? », s’est-il interrogé, avant d’ajouter « tant que cette injustice n’est pas réglée, aussi longtemps qu’ils vont traiter des problèmes, ces problèmes ne feront que surgir. Il faut absolument que ces trois sociétés se retrouvent pour harmoniser les salaires des travailleurs et surtout accorder les mêmes traitements aux travailleurs qui effectuent le même boulot », propose-t-il.
En outre, le vice-président du comité local de veille remet en cause la manière dont la SMB s’est installée sur les terres de Katougouma : « depuis le mois de janvier 2016, je cherche à savoir qui est derrière ces chinois pour s’installer à Katougouma, impossible ! J’ai même appelé le député uninominal de Boké, j’ai appelé l’honorable Aboubacar Soumah, chargé des questions minières au parlement. Mais, tous les deux m’ont affirmé que l’Assemblée nationale n’a pas été saisie de l’existence de cette société minière à Boké », a-t-il révélé.
En plus de tous ces problèmes énumérés, s’ajoute la pollution de l’atmosphère par une poussière quotidienne sous laquelle vivent les populations riveraines.
Enfin, aux dernières nouvelles, toutes les activités auraient repris, en attendant une rencontre qui devra réunir les autorités administratives, le comité local de veille, les responsables des trois sociétés (SMB ; UMS ; WAP) et les travailleurs a la Base-Ville de KABOE le jeudi 10 mars 2016, pour discuter de ces maux intarissables qui sévissent au sein de la société minière de Boké.
De Boké, Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com
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