Prenant la parole, le procureur Alsény Bah a fait remarquer que les réseaux d’immigration clandestine existent en Guinée et fonctionnent à ciel ouvert. Il a laissé entendre que le jeune migrant, Ousmane Kébé, a succombé dans la pirogue en mer Méditerranée par les faits d’Ansoumane Camara. « C’est un réseau organisé. Ansoumane Camara a reconnu ici que c’est lui qui a embarqué Ousmane Kébé pour aller à Bamako, au Niger puis en Libye. Et dans tous ces pays, Ousmane Kébé a été accueilli par les représentants d’Ansoumane Camara », a-t-il-indiqué.
Le procureur a fait savoir que c’est en Libye qu’Ousmane Kébé a trouvé Mohamed Camara le représentant d’Ansoumane Camara. Et ce dernier l’a embarqué dans une pirogue pour l’Italie.
« Il était en danger permanent. Il n’était pas sécurisé. A son arrivée, on l’a mis en prison, son père était obligé d’envoyer de l’argent pour le faire sortir de là. A sa sortie, on l’a embarqué dans la pirogue et il a péri en Méditerranée. Il y a eu bel et bien tromperie », a fait remarquer monsieur Bah.
Dans ses réquisitions, il a demandé au tribunal de les retenir dans les liens de culpabilité de trafic illicite des migrants et d’escroquerie en condamnant Ansoumane Camara à 5 ans d’emprisonnement et Mohamed Camara à 10 ans d’emprisonnement. Puis, de décerner à l’audience un mandat d’arrêt contre Mohamed Camara.
La défense, par la voie de maître Mohamed Bérété, a d’abord rappelé que c’est le père du disparu qui est allé voire Ansoumane Camara pour lui demander de l’aider à envoyer son enfant en Libye. « Ils ont conclu 17 millions, son père lui-même a dit qu’il a versé 15 millions pour son départ à Conakry et arrivée en Libye il a transféré les 2 millions dans les mains de Mohamed Camara », a dit l’avocat.
Après ce rappel, maître Bérété a plaidé non coupable et a demandé la relaxe de son client pour délit non constitué. « Quand l’Etat est absent, quand l’Etat est à l’agonie, sa jeunesse se cherche. Dans cette affaire, il n’ y a ni escroquerie, ni trafic illicite des migrants, ni traite des personnes. C’est regrettable. L’enfant est parti avec des risques, mais cela ne colle pas à mon client d’un délinquant. Alors je vous demande de le relaxer purement et simplement pour délit non constitué » a plaidé maître Bérété.
Le dossier a été renvoyé au 11 octobre pour la délibération.
Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com
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