Dans la commune de Ratoma, c’est l’ancien président de la délégation spéciale qui doit être reconduit à la tête de la mairie. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com le vendredi passé, 24 août 2018, Souleymane Taran Diallo a fait le bilan de son passage à la tête de la commune.
En effet, c’est le jeudi 1er octobre 2015 qu’a été signé et publié l’arrêté ministériel numéro 4631 du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation portant « nomination des membres des 128 délégations spéciales des communes urbaines et rurales ». Ce, conformément à l’accord politique du jeudi 20 août dernier. C’est à ce titre que Souleymane Taran Diallo a « hérité » de la mairie de Ratoma. Aujourd’hui, monsieur Diallo est conseillé élu pour cette commune de Conakry sur la liste de l’UFDG.
Guineematin.com : vous avez un certain nombre d’années à la tête de la commune de Ratoma. Qu’est ce qu’on peut en retenir en termes de bilan ?
Souleymane Taran Diallo : Je ne peux pas énumérer le nombre de briques que j’ai mises ou le tonnage de ciment. L’essentiel, le plus important je crois, c’est les relations que j’ai établies avec les populations de Ratoma. A mon niveau, c’est ce que je considère comme le plus important.
Guineematin.com : au plan interne, qu’est-ce qui a été fait dans le cadre de la relation entre vous et les travailleurs ?
Guineematin.com : qui vous les a retirés ? Le gouvernorat ?
Souleymane Taran Diallo : Non ! Ce n’est pas le gouvernorat. C’est l’Agence Nationale d’Assainissement et de Salubrité Publique et l’armée, qui étaient chargés de la gestion des ordures. Donc, les camions ont été déplacés vers la ville. Tous les camions et quelques fois même certains de nos agents, qui relevaient de nous ici, ont été affectés sans que nous ne soyons informés. Donc, tout cela, s’est passé. Malheureusement, on constate aujourd’hui que la commune est très sale. Nous pensons qu’elle était beaucoup plus propre quand nous la nettoyions. Aujourd’hui, nous n’avons pas la possibilité de déplacer un camion. Il nous faut demander l’autorisation à l’agence, il nous faut passer par quelqu’un d’autre. Alors que, quand les camions étaient là, on se referait à notre agent de l’assainissement.
Guineematin : parlant des ordures, l’on se souvient du drame survenu à la décharge de Dar Es Salam, il y a juste un an. Qu’est ce qui avait été fait avant et pendant cette période par votre équipe ?
Guineematin.com : est-ce que vous aviez entrepris quelque chose par rapport à l’occupation de la chaussée par les marchands, notamment à Koloma marché, ENCO 5 et Sonfonia gare ?
Souleymane Taran Diallo : c’est un problème extrêmement sérieux. Nous avons essayé, en relation avec le gouvernorat, le ministère de la sécurité, l’administration du territoire, de déguerpir les gens des bordures des routes pour qu’ils rentrent dans les marchés. Mais, il y a une réalité, c’est que les marchés n’existent que de nom. Les marchés ne sont pas aménagés. Ce n’est pas une excuse, c’est une explication que je donne. Les marchés ne sont pas aménagés à l’intérieur, les hangars n’ont rien d’un hangar, ils ne protègent personne. Donc, les femmes estiment que c’est en bordure de route qu’elles peuvent mieux vendre. Donc, elles se mettent là. C’est pour cela que dans notre projet de société, dans le programme que nous envisageons la réfection ou la construction des marchés. C’est un programme absolument prioritaire. Nous voulons, au bout des cinq ans, qu’on puisse dire qu’il y a cinq ou dix marchés, au moins, qui sont des marchés modernes où les gens peuvent s’installer à l’aise. C’est peut être de l’utopie. Quand nous le disons, on a l’impression que nous rêvons. Mais, rien ne se fait sans rêver. Il faut rêver avant, essayer de réaliser après. A chaque fois que les gens sont déguerpis, ça dure une semaine, un mois voire six semaines. Après, ils reviennent. L’autrefois, le gouverneur a tenté de mettre des agents, à ENCO 5, à Sonfonia. Les agents sont restés. Mais, au bout d’un mois et demi, les agents étaient quelquefois en collusion avec les femmes, contre quelque chose on les laissait s’installer. Donc, ça n’a pas marché, c’est revenu à l’ancienne. J’estime que l’important, c’est d’aménager à l’intérieur des marchés pour y installer les femmes. En ce moment, on pourra sanctionner très fort les femmes qui vont refuser.
Guinematin.com : quel appel avez-vous à lancer ?
Souleymane Taran Diallo : c’est de remercier toutes les populations de Ratoma, tous les citoyens de la commune qui ont grandement voté pour la liste que je conduisais. Je pense que ceci résulte des relations qui se sont établies entre nous, non pas de ce que nous avons fait, de ce que nous avons construit ici, peut être que ça a joué un peu. Mais, c’est surtout les relations humaines et la volonté qu’ils ont vue en nous de chercher à aller de l’avant avec les populations, de les écouter, d’essayer de comprendre et d’essayer d’apporter des solutions. C’est peut être pour tout ça qu’on a voté pour la liste que je conduisais. Ce n’est pas seulement les militants de l’UFDG qui ont voté pour nous, j’en suis assez convaincu. Il ya des militants des autres partis. Donc, c’est tous les citoyens que nous remercions. Nous allons essayer de mériter leur confiance autant que faire ce peu.
Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com
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