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Gabon : l’armée met fin à plus d’un demi-siècle de ‘’règne des Bongo’’

Ali Bongo Ondimba, président déchu

Ce scénario n’était pas forcément le plus attendu, mais il fait quand-même la « fierté » des Gabonais à Libreville. Des militaires, réunis au sein d’un Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI), ont fait irruption dans l’arène politique au Gabon dans la nuit 30 août 2023 pour s’emparer du pouvoir qui était détenu depuis 55 ans par la famille Bongo. Ces putschistes viennent ainsi mettre fin à plus d’un demi-siècle de ‘’règne des Bongo’’ au Gabon.

La ‘’dynastie des Bongo’’ dure depuis 1967 (après la mort de Léon Mba, le premier président du Gabon indépendant). Mais, le président déchu, Ali Bongo Ondimba, n’était au pouvoir que depuis 14 ans. Il y a succédé à son père, Omar Bongo Ondimba, en 2009. Ce dernier est mort à la tête de l’Etat gabonais après 41 ans de règne sans partage. Le coup d’Etat militaire de ce 30 août ne peut être qu’une simple humiliation, surtout quand on tient compte de l’appelle « à l’aide » d’Ali Bongo demandant à ses amis du monde de « faire du bruit » pour le soutenir.

Le régime Ali Bongo n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. D’abord, Ali Bongo a été investi à la tête du Gabon à l’issue d’une élection très contestée qui a entraîné des violences meurtrières dans le pays. En plus, sa gouvernance a été jonchée de violences et de tensions sociales et politiques qui ont beaucoup ébranlé son influence. Les échauffourées de décembre 2014 entre les forces de l’ordre et les partisans de l’opposition qui réclamaient son départ du pouvoir, ainsi que les mouvements de grève de fonctionnaires (entre 2014 et 2015) sont une parfaite illustration de cette situation. Il y a aussi les émeutes post-électorales de 2016 où même l’assemblée avait été incendiée lors des manifestations anti-Bongo.

Avec son AVC (accident vasculaire cérébral) d’octobre 2018, Ali Bongo a failli perdre le pouvoir. Car, pendant sa convalescence, un groupuscule de militaires avait tenté de le renverser le 7 janvier 2019. Ce coup d’Etat avait été avorté, mais il a en même temps signalé une lassitude des Gabonais face à ce règne d’un demi-siècle de la famille Bongo.

Malheureusement, Ali Bongo n’a pas su faire bonne lecture de la situation jusqu’à ce que l’humiliation de ce mercredi, avec ce coup d’Etat, intervienne. Les militaires du CTRI ne lui ont même pas laissé le temps de savourer sa « victoire » à la présidentielle pour le déloger du pouvoir.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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